Procès Mwangachuchu : le ministère public menace d’ajouter une nouvelle charge d’espionnage
Des armes et munitions de guerre et d’autres effets découverts dans la concession du député Mwangachuchu, exposés le 4/04/2023 à la prison militaire de Ndolo à l’occasion d’une audience publique. Ph Jeef Ngoy.
Radio Okapi
Le ministère public a présenté son rapport général, à l’audience publique de ce mardi 11 avril à la prison militaire de Ndolo/Kinshasa devant la Haute Cour militaire, après analyse des pièces sensibles trouvées dans le coffre-fort du député national Edouard Mwangachuchu et la cache d’armes de sa concession minière de Bisunzu dans le Nord-Kivu. L’organe de la loi estime que, outre les préventions initiales, le député peut être poursuivi pour espionnage et son complice présumé, le commissaire principal Robert Mushamaliwa, pour trahison.
Plusieurs documents ont été découverts, dont les relevés des appels téléphoniques en rapport avec les infractions en instruction et des effets personnels non concernés par les infractions.
Le ministère public dit, dans son rapport, s’intéresser aux passeports trouvés dans le coffre-fort :
« Ce que nous avons retenu et qui a retenu notre attention ce sont des passeports que nous avons estimé nécessaires. Au total, nous avons 11 passeports, dont 4 ordinaires et 3 diplomatiques établis au nom de Mr Mwangachuchu ».
Il estime qu’une nouvelle prévention d’espionnage pourrait être retenue contre ce député, initialement poursuivi pour :
- participation à un mouvement insurrectionnel
- détention illégale d’armes et munitions de guerre
- incitation des militaires à commettre des actes contraires à leur devoir.
Les services de sécurité, dont l’ANR et le CNS, ont documenté le ministère public. 42 minutions de guerre et armes lourdes, matraque électrique et autres ont été découverts dans la concession du député.
Huit fardes renseignent que le prévenu est très intéressé par le développement du Rwanda et qu’il serait chef de la diaspora rwandaise en RDC. Il serait aussi actionnaire de RwandAir.
Autorisé à l’époque d’avoir un détachement de 43 hommes congolais pour la sécurité de sa société minière, Edouard Mwangachuchu s’est retrouvé tantôt avec 73 puis 85 éléments tous des Tutsis du M23, selon l’organe de la loi.
« D’où est venu le surplus ? Pourquoi les éléments de sécurité viennent d’une seule communauté ? », s’interroge le ministère public. Et de répondre que « c’était une réserve du M23, d’après le CNS. Et aujourd’hui, on ne retrouve plus toutes ces troupes ».
De son côté, le prévenu Mwangachuchu a réagi :
« Moi, je suis un honorable intègre. Je suis Congolais et je le demeure. Et que celui qui peut démontrer que j’ai été dans une réunion avec RwandAir et que je suis actionnaire, qu’il le prouve ».
Le député affirme avoir récupéré tous ses effets personnels, dont 22.600 dollars USA.