Diplomatie : la Belgique rejette l’accréditation de Vincent Karega comme ambassadeur du Rwanda à Bruxelles
C’est un tonnerre de Brest pour les Rwandais, mais en même temps une nouvelle de se frotter les mains pour les Congolais. L’ancien ambassadeur en poste à Kinshasa, Vincent Karega, a vu sa demande d’accréditation comme ambassadeur près le royaume de Belgique être refusée, a appris NEWS.CD, ce lundi, de l’Agence Congolaise de Presse (ACP).
Expulsé de Kinshasa en décembre 2022 pour sa dénégation sur l’existence de l’insécurité dans la partie Est de la RDC, Vincent Karega, personnalité politique rwandaise blacklistée par Kinshasa, était en passe de substituer à ce poste Dieudonné Sebashongore, son dossier étant introduit depuis mars dernier à Bruxelles. Mais après 4 mois de silence, le royaume de Belgique a décidé de refuser à la demande de Kigali pour Karega, mais pour des raisons jusqu’à présent non évoquées.
La Belgique apporte-t-elle de l’eau au moulin de la RDC ?
Cette décision de la «capitale de l’Europe », s’avère un échec pour la diplomatie de Paul Kagame, en froid avec Félix Tshisekedi, président de la République Démocratique du Congo, qui accuse inlassablement son homologue Rwandais, qui souffle sur les braises de l’insécurité galopante au Nord-Kivu, province dansement peuplée, située dans l’est de la RDC, pour son soutien remarquable aux rebelles du 23 Mars, dit «M23», qui ont refait surface depuis juin 2021, après leur mise en déroute par les FARDC, l’armée Congolaise, en 2012.
En boudant cette demande du Rwanda, la Belgique a eu une belle occasion de lancer un message fort au gouvernement de Kigali, qu’il appelle, de concert avec d’autres nations, de cesser son soutien aux groupes rebelles, principalement le M23, présents à l’est du Congo, région du pays très riche en minerais.
Cette annonce va sans nul doute réjouir Kinshasa, dont la diplomatie consistait également à démontrer à la face du monde les veileités de Paul Kagame pour la balkanisation de la RDC. Un point gagné pour Félix Tshisekedi, qui ne jurait plutôt que sur «des relations de bon voisinage» avec le Rwanda.
Samyr LUKOMBO