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Exétat: «Certains ne savent ni écrire ni parler le français, langue de l’enseignement…Nos universités accueillent beaucoup d’étudiants sans bagage intellectuel nécessaire»( tribune de Steve Mbikayi)

Des élèves du lycée Motema Mpiko, à Lemba, à Kinshasa, en liesse après leur réussite à l’examen d’état| droit tiers.

Les résultats de l’examen d’ État édition 2023 sont entrain d’être publiés . Nous présentons nos sincères félicitations aux heureux lauréats. Parmi eux environ 20% méritent leurs diplômes.

Ils viennent essentiellement de quelques meilleures écoles conventionnées et privées . 80% ne maîtrisent pas des matières présentées à l’examen sanctionnant la fin des études secondaires. Certains ne savent ni écrire ni parler le français, langue de l’enseignement. Tel que conçu , le système de l’examen d’ État est bon. Malheureusement, la fraude corrompt tout . C’est un secret de polichinelle pour toute la communauté nationale depuis des décennies. Le système de choix multiple facilite à la fois la correction et la tricherie. Qu’un élève à la tête vide décroche son diplôme, ça ne peut s’expliquer autrement que par une tricherie organisée. Les nouvelles technologies de communication qui facilitent le contact des élèves avec l’extérieur pendant les épreuves, les  » laboratoires  » qui fonctionnent à plein régime, les surveillants achetés par les élèves pour laisser le marché fonctionner…


Suite à ce désordre, on ne peut pas s’étonner que certains pays ne reconnaissent pas nos diplômes. La décision salvatrice de la gratuité de l’enseignement doit être savamment encadrée pour éviter son revers de la médaille. Elle a engendré la pléthore dans les salles de classe. En face de 100 ou 200 élèves , même le meilleur enseignant du monde ne peut s’en sortir. Pour que cette mesure produise les effets escomptés, la construction de nouveaux bâtiments en cours doit s’accélérer , les salles de classe doivent être équipées correctement, l’engagement , la formation et le recyclage des enseignants doit faire partie des priorités.Cela nécessite que le budget alloué à l’enseignement passe à au moins 30% et soit respecté. Chose difficile avec notre indiscipline budgétaire. Non seulement les institutions politiques se tapent la part du lion , mais elle dépassent la part leur allouée jusqu’à plus de 100% . Cela implique qu’elles grignotent davantage la part réservée au social et à l’investissement.Nous n’avons cessé de crier dans le désert pour la suppression des institutions budgétivores. Les centaines de millions de dollars alloués chaque année au Sénat qui fait double emploi avec l’ AN , au CSAC , au CNDH…pouvaient servir à moderniser les écoles existantes et en construire d’autres , surtout techniques et professionnelles.


Le pays est en danger. Il pourra être dirigé par des semi lettrés dans un futur proche ;
Nos universités accueillent beaucoup d’étudiants sans bagage intellectuel nécessaire; Elles manquent des Bibliotheques , des laboratoires…Cerise sur le gâteau, il se compte quelques faussaires parmi nos professeurs dont les doctorats ont été achetés dans des universités fictives sur internet . Le contrôle initié en 2017 pour les dénicher et les extirper du système s’est terminé dans un cul de sac.
À cette allure, nous pouvons beau investir dans l’exploitation de nos richesses naturelles ( coltan , cuivre , or , diamant…) nous ne saurons nous développer . Investissons plus dans la matière grise. C’est l’élément le plus important pour le développement d’un pays.

Tribune de Steve Mbikayi, député national et ancien ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire .

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