A LA UNESECURITE

Beni : Au moins 90 civils tués en seulement 10 jours par les ADF s’inquiète la société civile

Dans la région de Beni-Mbau, située à l’est de la République Démocratique du Congo, le souffle de la mort plane sur les communautés locales. La société civile, représentée par les forces vives de Babila-Bakaiku, tire la sonnette d’alarme suite à une série d’attaques violentes perpétrées par les combattants ougandais de l’ADF (Allied Democratic Forces).

En seulement dix jours, près de 90 personnes ont perdu la vie, et des dizaines de maisons ainsi que des moyens de transport tels que des motos ont été réduits en cendres.Le mardi 23 et le mercredi 24 juillet 2024, un nouveau drame s’est joué dans les agglomérations de Katerain, Musangwa, Mangambo et Kotaokola, où au moins cinquante personnes ont été brutalisées et tuées.

Kinos Katuo, un acteur clé de la société civile, a partagé ce bilan tragique lors d’une conférence de presse tenue le 25 juillet. Les communautés touchées, traumatisées par ces attaques, se retrouvent dans une détresse exceptionnelle, non seulement par la perte de leurs proches, mais aussi par la destruction de leurs biens et de leur mode de vie:

« En l’espace d’une semaine, nous avons enregistré un bilan alarmant de 90 personnes tuées dans notre secteur. Comment peut-on rester silencieux face à une telle hécatombe ? » s’est indigné Kinos Katuo, interrogeant le gouvernement congolais sur son inaction face à cette violence persistante. Selon lui, plusieurs corps reposent encore sur le sol, en raison de l’inaccessibilité de certains villages, soulignant l’urgence d’une réponse humanitaire.La situation sécuritaire dans le groupement de Batangi-Mbau est jugée critique.

Les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo), déjà engagées sur le terrain depuis plusieurs années pour contrer les ADF, commencent à montrer des signes d’épuisement.

Katus Kato a appelé le gouvernement à renforcer rapidement la présence militaire en déployant une unité spéciale, capable de soutenir les troupes en place et de restaurer un semblant de sécurité:

« Il est impératif que le gouvernement déploie une nouvelle unité militaire dans notre région, car nos soldats actuels ont énormément donné et sont à bout de forces après tant d’années de combats », a-t-il plaidé, insistant sur la nécessité d’une opération conjointe entre les FARDC et les UPDF (Ugandan People’s Defence Forces) pour contrer l’essor des ADF.

Les appels à l’action ne se limitent pas à des renforts militaires. La structure citoyenne demande également l’ouverture d’enquêtes pour établir les responsabilités et envisager des actions concrètes contre l’ADF, tout en appelant à une mobilisation générale auprès des autorités compétentes pour protéger les populations innocentes de cette vague de terreur.

Pascal Nduyiri depuis Beni

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