La peine de mort prononcée contre Nangaa et consorts constitue pour l’union européenne un recul de l’état de droit en RDC
La justice militaire a prononcé la peine de mort à l’encontre de 26 personnes accusées de « crimes de guerre », de « participation à un mouvement insurrectionnel » et de « trahison » le 08 Août dernier en RDC.
Dans une journée chargée en décisions judiciaires, le tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe a également condamné six membres de la Force du progrès, un groupe lié à l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, pour des actes tels que « l’association de malfaiteurs » et « la tentative de meurtre ».
Ces décisions témoignent d’un tournant inquiétant pour l’État de droit en RDC, un pays qui avait jusque-là choisi de se conformer à un moratoire sur la peine capitale.
L’UE a exprimé de vives préoccupations concernant la garantie des droits des accusés dans ce contexte. Dans un communiqué, elle a réitéré son engagement envers le respect du droit à un procès équitable, en conformité avec les obligations internationales que la RDC a souscrites.
L’Union européenne ne cache pas son opposition absolue à la peine de mort, la qualifiant de « cruelle, inhumaine et dégradante ».
Pour elle, cette pratique bafoue le droit inaliénable à la vie et constitue une violation de la dignité humaine. De plus, elle argue que la peine de mort n’a pas d’effet dissuasif sur le crime et qu’elle rend irréversibles les erreurs judiciaires.
L’UE a récemment abordé cette question sensible lors de discussions avec des membres du gouvernement congolais et des hauts fonctionnaires à Kinshasa, affirmant son souhait de voir la RDC respecter ses engagements en matière de droits de l’homme.
Un renforcement de l’état de droit apparaissant comme une nécessité pour éviter l’instauration de pratiques qui remettent en question les avancées réalisées en matière de droits humains dans le pays.
Pascal Nduyiri