Kinshasa : Kisenso impose un « visa » de séjour et déclenche une tempête sur les réseaux sociaux
La déclaration du bourgmestre de Kisenso, Godet Atsawel, annonçant un permis de séjour obligatoire de 10 000 FC pour une durée de trois mois à toute personne venant d’une autre commune, a provoqué un véritable tollé. La nouvelle, aussi surprenante qu’inattendue, a rapidement enflammé les réseaux sociaux, où indignation et humour s’entremêlent.
D’un côté, des voix s’élèvent pour dénoncer une mesure perçue comme illégale et anticonstitutionnelle. « Depuis quand une commune devient-elle une frontière nationale ? », s’interroge un internaute visiblement outré. Selon la Constitution congolaise, tout citoyen a le droit de circuler librement sur le territoire national, sans restriction.
De l’autre, certains internautes ont préféré en rire. Pour eux, Kisenso aurait pris des airs de « micro-État délivrant désormais des visas. » Très vite, des parodies de « visas Kisenso » ont vu le jour, soigneusement conçus et partagés en ligne. Quelques créateurs ont même publié des vidéos humoristiques montrant des personnes « refoulées » d’Europe mais renvoyées à Kisenso sous prétexte de « Visa expiré ».
« Kisenso, nouvel État indépendant ? Préparez vos passeports ! », ironise un utilisateur sur Facebook, tandis qu’un autre lance : « 10 000 FC pour un visa Kisenso, mais c’est avec ou sans frais d’aéroport ? »
Si la mesure soulève des rires, elle interroge également sur le fonctionnement administratif des autorités locales. Le bourgmestre, pour sa part, n’a pas encore clarifié les bases légales de cette initiative ni sa mise en application effective.
En attendant, Kisenso se retrouve sous les projecteurs nationaux, devenant malgré elle la capitale du « visa improbable ». Une chose est sûre : entre humour et indignation, les Congolais n’ont pas fini d’en débattre.