Disparité de Dépenses : Manque de gestion transparente des infrastructures en RDC(Tribune de Gaetan Dauphin Nzowo)
En République Démocratique du Congo, la mise en œuvre de projets d’infrastructure, notamment routière, est un véritable test de l’efficacité administrative et de la transparence dans la gestion des ressources publiques. Comparons deux projets significatifs pour illustrer les défis et opportunités de la gestion de ces initiatives vitales.
Examinons le projet financé par l’Union Européenne, avec une gestion de projet et d’allocation de ressources avec un budget de 150 millions d’euros, qui a financé la construction de 152 kilomètres de routes, répartis en deux tronçons. Le premier tronçon de Kamwesha à Mbulungu et le second de Kananga à Mbulungu avec un passage par Mbujimayi. Ce projet, en plus de son efficacité coût-distance, à améliorer la connectivité entre régions, facilitant le commerce et le transport.
À l’opposé, le projet des rocades Sud-Ouest et Sud-Est de Kinshasa, qui devait améliorer la fluidité du trafic dans et autour de la capitale, présente des préoccupations en termes de coût. Avec un investissement de 300 millions USD pour à peine 63 kilomètres.
Ces deux exemples montrent clairement la nécessité de renforcer les mécanismes de transparence et de responsabilité, en particulier dans la planification et l’exécution des projets d’infrastructure.
Nos autorités se doivent de vérifier que les spécifications techniques justifient les dépenses prévues et que les procédures d’appel d’offres ont été suffisamment compétitives pour garantir une allocation efficace des fonds.
Des audits réguliers et un suivi par des organismes indépendants devront se mettre en place pour assurer que chaque franc soit bien investi dans la construction de routes qui non seulement répondent aux besoins actuels mais anticipent également les exigences futures de notre réseau routier.
Les ingénieurs en RDC doivent plaider pour une réforme profonde dans la manière dont nous gérons et mettons en œuvre ces projets. Il est de leur responsabilité, en tant que professionnels de l’ingénierie, de veiller à ce que les normes techniques soient respectées et que les fonds alloués soient utilisés de manière judicieuse.
Seule une approche collective et transparente nous permettra de bâtir des infrastructures durables qui serviront de fondement au développement économique et social de la RDC.
Par Gaetan Dauphin Nzowo