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Coup sur coup entre Bemba et les étudiants de l’UPN

Lors de son intervention à l’Université Pédagogique Nationale (UPN), le ministre de la Défense et vice-Premier ministre, Jean-Pierre Bemba, s’est retrouvé confronté à une question directe d’un étudiant : « Pourquoi ne pas envoyer vos enfants en premier avant d’appeler les Congolais lambda à s’engager ? »

Bemba, qui menait une campagne de sensibilisation pour encourager les jeunes à rejoindre l’armée, a répondu sans détour :

« Je n’oblige personne à rejoindre l’armée, tout comme je ne peux obliger mes enfants à le faire. C’est un engagement volontaire. Celui qui veut intégrer l’armée peut le faire. Moi-même, si le chef de l’État me demandait de retourner dans l’armée, je le ferais. »

Cette déclaration intervient alors que le gouvernement congolais cherche à renforcer les rangs des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) face aux menaces sécuritaires, notamment celles posées par le M23 à l’Est du pays.

L’échange entre Bemba et les étudiants de l’UPN reflète une préoccupation largement partagée au sein de la jeunesse congolaise. Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur l’implication des élites dans les décisions militaires du pays. L’idée que les enfants des responsables politiques restent en dehors des conflits pendant que l’on appelle les autres jeunes à s’engager suscite des débats animés.

D’un côté, certains estiment que l’engagement militaire doit être une démarche volontaire, comme l’a affirmé le ministre. De l’autre, beaucoup voient dans cette situation une inégalité flagrante, où les familles les plus favorisées échappent aux réalités de la guerre pendant que les jeunes issus de milieux modestes sont en première ligne.

Si Jean-Pierre Bemba a tenu à rappeler que personne n’est forcé d’intégrer l’armée, ses propos ne suffisent pas à calmer toutes les inquiétudes. La question posée par l’étudiant de l’UPN reflète une frustration bien réelle au sein de la jeunesse congolaise, qui attend plus de transparence et d’équité dans les choix stratégiques du pays.

Alors que la RDC traverse une période critique sur le plan sécuritaire, le débat sur l’implication de tous, y compris des élites, dans la défense nationale reste plus que jamais d’actualité.

Abudu Yawolo

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