Paris interdit le concert « Solidarité Congo » sous pression rwandaise : une décision contestée

Le concert « Solidarité Congo », prévu le 7 avril à l’Accor Arena, ne verra finalement pas le jour. À la demande de l’Ambassade du Rwanda en France et de plusieurs organisations rwandaises, la Maire de Paris a saisi le Préfet de police pour obtenir l’interdiction de l’événement. Une décision qui fait polémique et suscite l’indignation au sein de la communauté congolaise.
L’annonce de l’annulation a été justifiée par la date du concert, qui coïncide avec la Journée nationale de commémoration du génocide des Tutsis. Selon la mairie de Paris, ce choix aurait ravivé des tensions entre les communautés congolaise et rwandaise en France. Pourtant, les organisateurs congolais insistent sur le fait que l’événement visait uniquement à lever des fonds pour les enfants victimes des violences à l’Est de la RDC.
Le concert devait réunir des figures majeures de la musique congolaise, dont Gims, l’un des principaux organisateurs, accompagné de Fally Ipupa, Youssoupha et d’autres artistes de renom. Cette mobilisation artistique sans précédent devait non seulement célébrer la richesse culturelle congolaise, mais aussi attirer l’attention sur les drames humanitaires dans l’Est de la RDC.
De nombreux observateurs dénoncent une décision biaisée, où les pressions diplomatiques rwandaises auraient primé sur la liberté culturelle et artistique des Congolais.
Cette annulation, perçue comme une censure, alimente un sentiment de frustration grandissant au sein de la diaspora congolaise.
Alors que l’Est du Congo continue de souffrir dans l’indifférence internationale, cette interdiction est vue par beaucoup comme une tentative d’étouffer une voix qui dérange. Les organisateurs n’excluent pas de réagir et réfléchissent à une mobilisation alternative pour que la cause congolaise ne soit pas réduite au silence.
Abudu Yawolo