Procès Bukanga-Lonzo : 20 ans requis contre Matata Ponyo, une procédure sous tension

Le procès du projet controversé Bukanga-Lonzo continue de faire couler beaucoup d’encre. Ce mercredi, le ministère public a requis une peine lourde contre Augustin Matata Ponyo, ancien Premier ministre : 20 ans de travaux forcés, avec arrestation immédiate et 10 ans d’inéligibilité après avoir purgé sa peine.
Mais cette audience s’est tenue sans la présence de l’accusé, ni celle de ses avocats. Matata Ponyo, aujourd’hui député national, dénonce une violation de la procédure. Selon lui, sa levée d’immunité parlementaire n’a jamais été autorisée par l’Assemblée nationale.
Un argument confirmé par Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, qui a rappelé publiquement que la Cour constitutionnelle n’a pas encore saisi la chambre basse du Parlement pour une telle démarche. Kamerhe invite la Cour à respecter les règles constitutionnelles et les droits des élus.
Ce procès, qui devait faire lumière sur les responsabilités dans le fiasco du projet agricole de Bukanga-Lonzo (plus de 200 millions de dollars de pertes pour l’État), prend des allures de saga judiciaire, mêlant accusations, tensions politiques et bataille de procédures.
Outre Matata Ponyo, deux autres prévenus sont également visés :
Déogratias Mutombo, ancien gouverneur de la Banque centrale, pour qui le parquet requiert 5 ans d’inéligibilité,
Christo Grobler, homme d’affaires sud-africain, qui risque une expulsion définitive du territoire congolais.
Le verdict est désormais très attendu dans cette affaire qui met à l’épreuve la crédibilité de la justice congolaise.
Abudu Yawolo