PPRD suspendu, saisie des biens, accusation de complicité : Tshisekedi veut précipiter la fin de Joseph Kabila

En République démocratique du Congo, une série d’événements récents indique un durcissement notable du climat politique autour de l’ancien président Joseph Kabila. Le pouvoir en place multiplie les actions à son encontre, à travers des décisions administratives, judiciaires et symboliques, suscitant interrogations et débats.
Premier coup dur : la suspension officielle du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), le parti de Joseph Kabila. Un arrêté du ministère de l’Intérieur, signé et notifié à toutes les institutions clés (Présidence, ANR, PNC, Gouverneurs, etc.), ordonne son exécution immédiate. Dans la foulée, le siège du parti à Kinshasa a été restitué à sa propriétaire. Selon Constant Mutamba, cette parcelle avait été spoliée depuis 23 ans par la sœur de l’ancien chef de l’État.
Des scènes de désordre ont été observées : pillages, tensions, réactions des cadres du PPRD qui parlent d’acharnement politique. En parallèle, Marie-Olive Lembe, épouse de Joseph Kabila, a dénoncé l’occupation « illégale » de la ferme familiale de Kundelungu par des militaires, affirmant qu’aucun document officiel n’a été présenté.
Mais l’élément le plus significatif reste le volet judiciaire. Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a annoncé avoir engagé des actions contre Joseph Kabila lui-même. Des déclarations publiques font état de dossiers ouverts, et le Vice-Premier ministre Jacquemain Shabani affirme désormais détenir des « preuves » de la complicité de l’ancien président avec des groupes armés actifs dans l’est du pays, notamment le M23.
Certaines sources gouvernementales évoquent même une volonté de récupérer les fermes emblématiques de Kingakati et Kashamata pour en faire des lieux publics, des gestes à haute portée symbolique.
En RDC, les alliances se font et se défont. Mais ces derniers jours, c’est bien une rupture assumée qui se dessine. Et peut-être, pour Joseph Kabila, le début d’un long bras de fer avec les institutions qu’il a lui-même façonnées.
Abudu Yawolo