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RDC : OUI AU CHANGEMENT, MAIS PAS PAR LA GUERRE.(Réponse de Jerry LUBALA MUNGUAKONKWA à Corneille Nangaa)

Les dernières sorties médiatiques du Coordonnateur du mouvement rebelle AFC-M23 cachent mal son intention de vouloir faire feu de tout bois, en s’attribuant, le cas échéant, le monopole du changement face à un pouvoir certes défaillant. Par une pirouette oratoire opportuniste, Corneille Nangaa proclame que tout Congolais acquis au changement est d’office membre de l’AFC-M23, allant jusqu’à revendiquer l’appartenance de Nicolas Kazadi à son mouvement politico-militaire, uniquement en raison des dénonciations faites par l’ancien ministre des finances sur la culture de prédation propre à la classe politique congolaise.

« Qui fait l’ange fait la bête », dit-on. À l’analyse, les propos de Corneille Nangaa font écho au slogan de la dictature mobutienne selon lequel, qu’on le veuille ou non, l’on est d’office membre du MPR. Traduction : « olinga olinga te ozali kaka mwana ya MPR ». Bonnet blanc, blanc bonnet. Corneille Nangaa insinue donc que l’on peut devenir membre de sa rébellion sans le savoir, et surtout sans le vouloir. C’est très grave ! Et cet état d’esprit en dit long sur des surprises désagréables que nous réservent les libérateurs autoproclamés, qui, du reste, font broyer du noir à nos compatriotes vivant dans les zones occupées.

De toute évidence, tout ne se passe pas dans les zones administrées par l’AFC-M23 comme si l’on était dans l’antichambre du paradis. Loin de là ! Bien au contraire, de Goma comme de Bukavu nous parviennent plutôt des lamentations des populations riveraines qui se considèrent comme des captifs d’une prison à ciel ouvert…

À l’intention de Corneille Nangaa, j’ai l’insigne honneur de confirmer que si les communautés locales manifestent tant leur hostilité à son mouvement, c’est parce que les autochtones voient clairement dans les faits que l’AFC-M23 est bel et bien le énième cheval de Troie d’une armée étrangère bien identifiable par la signature de ses crimes et de ses nombreuses violations des droits de l’homme. Par conséquent, ce n’est pas la répétition des erreurs du passé qui serait susceptible d’apporter le changement tant attendu par la communauté nationale.

REMISE EN CAUSE DES PRATIQUES OBSOLÈTES

Il est vrai par ailleurs que le changement que le peuple congolais attend ne saurait pas non plus provenir des antivaleurs actuellement en vogue au sein des institutions. Pas un seul jour ne passe sans que des détournements, l’incivisme des dirigeants, la corruption ou l’incompétence des autorités ne viennent doucher les derniers espoirs des Congolais de plus en plus désabusés. C’est à se demander si le capitaine du navire, le Président Félix Tshisekedi, se complaît au pourrissement qui conduit le pays à l’abîme, sous son regard passif ?

Il revient donc au Chef de l’État de sauver ce qui peut encore l’être en prenant des décisions courageuses visant à recadrer la gouvernance au cours de son deuxième et dernier mandat à mi-parcours. À force de laisser faire et de promettre le changement sans jamais être conséquent, le Président Tshisekedi risque de faire accréditer la thèse de ceux qui soutiennent qu’il est débordé par la situation. Il dépend maintenant de lui, et de lui tout seul, de maintenir en vie ou pas le papillon qu’il tient dans le creux de sa main. Car en politique, la procrastination ne pardonne guère.

Jerry LUBALA MUNGUAKONKWA

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