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Matata condamné à 10 ans de travaux forcés : Immunité ? Elle ne s’applique pas dit la cour ! Retour sur le procès controverse

L’ancien Premier ministre de la République démocratique du Congo, Augustin Matata Ponyo, a été condamné à 10 ans de travaux forcés par la Cour constitutionnelle. Cette décision est tombée dans le cadre de l’affaire Bukanga Lonzo, un projet agro-industriel lancé sous son gouvernement.

Matata Ponyo était accusé d’avoir détourné des millions de dollars destinés au projet Bukanga Lonzo, censé relancer l’agriculture dans le pays. Selon la Cour constitutionnelle, les faits de détournement sont avérés. Elle a estimé que Matata, à travers ses anciennes fonctions, notamment comme ministre des Finances, conseiller et Premier ministre, avait utilisé son expertise pour organiser une opération bien ficelée de détournement sans laisser de traces.

Cette condamnation a cependant soulevé de nombreuses critiques, notamment de la part de plusieurs juristes et de l’Assemblée nationale. Beaucoup estiment que la procédure judiciaire n’a pas respecté les règles en vigueur, notamment en ce qui concerne l’immunité parlementaire dont Matata Ponyo bénéficie en tant que député.

Mais la Cour constitutionnelle a tranché : l’infraction reprochée aurait été commise alors qu’il n’était pas encore député. Pour elle, l’immunité ne s’applique donc pas dans ce cas précis.

Avec cette décision, Matata Ponyo, autrefois vu comme un technocrate rigoureux et réformateur, se retrouve aujourd’hui au cœur d’un des plus gros scandales de détournement en RDC. S’il purge effectivement sa peine, il ne sortirait de prison qu’en 2035.

Le procès Matata ouvre aussi un débat plus large sur la justice en RDC, l’indépendance des institutions et la lutte contre la corruption. Pour certains, c’est un signe d’une justice qui commence à frapper les hauts responsables. Pour d’autres, c’est un dossier à motivation politique.

L’affaire reste donc fortement médiatisée et continue de diviser l’opinion.

Abudu Yawolo

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