Le discours de Joseph Kabila divise la classe politique congolaise : Arlette Odia, Éric Mpinda, Patrick Muyaya et Fiston Ekila réagissent vivement

La récente prise de parole de l’ancien président Joseph Kabila continue de faire réagir la scène politique congolaise. Tandis que certains saluent son appel à l’unité nationale et à la paix, d’autres y voient une tentative de retour politique sans réelle proposition nouvelle.
Dans un discours solennel adressé a nation congolaise, Joseph Kabila a résumé la situation du pays et proposé 12 pistes de sortie. Un discours que ses partisans considèrent comme une contribution essentielle à la restauration de la cohésion nationale.
Des réactions contrastées au sein de la classe politique
Patrick Muyaya, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, à réagi :
« Joseph Kabila est un homme du passé. Il n’a rien à proposer actuellement », a-t-il déclaré, rejetant toute portée politique à ce retour sur la scène nationale.
Et pour entériné ces critiques, Erick Mpinda, vice-président du parti Lebat :
« Dans son discours, rien n’est nouveau, si ce n’est son charisme exceptionnel. Ce que Kabila dénonce aujourd’hui, nous l’avons dénoncé hier : les élections truquées, la régression démocratique, la corruption… Il ne fait que rejoindre la voix de l’opposition. »
Pour Fiston Ekila, activiste des droits humains et analyste politique, tempère cependant l’euphorie autour de l’ancien président :
« Retenons que le discours de l’ancien président Joseph Kabila Kabange appelle à l’unité nationale, invitant la population congolaise à vivre ensemble malgré les divisions, car en restant séparés par des conflits inutiles, nous laissons les ennemis profiter de cette faiblesse pour nous attaquer et prendre le dessus à tout moment.
L’article premier de la Constitution congolaise du 18 février 2006 affirme que l’État est à la fois uni et indivisible, ce qui signifie que le territoire national ne peut être fragmenté ou divisé, garantissant ainsi l’intégrité politique, territoriale et la cohésion de la République démocratique du Congo.
Il serait judicieux que le régime en place prenne au sérieux le discours de l’ancien président, car celui-ci propose également des pistes de solution utiles face aux défis actuels du pays.»
À l’inverse, les cadres de son parti, le PPRD, voient dans ce retour un signe d’espoir. Arlette Odia, membre influente du parti, affirme :
« Sa présence à Goma est confirmée. L’attention des Congolais est focalisée sur les solutions que le Président Kabila propose face à la crise sécuritaire et politique. L’enthousiasme dans l’Est du pays prouve que le temps de la paix est peut-être enfin arrivé. »
Alors que la classe politique reste profondément divisée sur le rôle que Kabila pourrait encore jouer dans l’avenir du pays, son apparition à Goma a ravivé les débats sur la réconciliation nationale, le leadership politique et la gestion des crises sécuritaires.
Reste à savoir si ce retour sur le devant de la scène s’inscrira dans une logique de rassemblement ou s’il ne fera qu’amplifier les clivages déjà profonds au sein de la classe politique congolaise.
Abudu Yawolo