Le ministre de la Justice défie la Cour de cassation « Veuillez dire a ce monsieur (procureur) qu’il ne me verra jamais devant lui pour me défendre »
Une nouvelle tension monte au sein des institutions de la République démocratique du Congo. Le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, a clairement rejeté toute idée de comparution devant la Cour de cassation, en réponse à la requête du procureur général Firmin Mvonde.
De retour à Kinshasa après un séjour à l’interieur du pays, le ministre a organisé ce qui ressemblait à un meeting improvisé au sein même de son cabinet. Devant ses collaborateurs, il a livré un discours offensif, accusant le procureur Mvonde de manœuvres politiques :
« Veuillez dire à ce monsieur qu’il ne me verra jamais devant lui pour me défendre. Le Dieu de mes ancêtres est plus fort que leurs dieux, je ne crains pas la prison. Je suis rentré à Kinshasa pour les affronter », a-t-il lancé.
Cette sortie médiatique a fait suite à la démarche du procureur général, qui a saisi l’Assemblée nationale pour autoriser des poursuites contre Mutamba, dans un dossier de détournement présumé de 39 millions de dollars destinés à la construction de nouvelles prisons. Une commission parlementaire aurait déjà été constituée pour examiner le dossier.
La scène politique congolaise s’enflamme alors que ce bras de fer met en lumière une fracture profonde entre le ministère de la Justice et l’appareil judiciaire. Pour de nombreux observateurs, cette situation reflète une crise plus large, où les institutions s’entre-déchirent dans une atmosphère de méfiance généralisée.
Des appels au calme se font entendre, tandis que le pays traverse une période d’instabilité institutionnelle, marquée par des conflits ouverts entre les animateurs des grandes institutions. L’issue de cette confrontation pourrait redéfinir l’équilibre des pouvoirs en RDC.
Abudu Yawolo