Budget rectificatif 2025 : Un budget de « combat » face aux urgences nationales

Le projet de collectif budgétaire 2025, présenté récemment à l’Assemblée nationale par le ministre du Budget Aimé Boji Sangara, a été adopté par les députés nationaux et envoyé au Sénat pour seconde lecture. Ce budget rectificatif, qualifié de « budget de combat » par le ministre, ambitionne de répondre aux nombreux défis actuels auxquels fait face la République démocratique du Congo.
Reposant sur des prévisions économiques actualisées, le collectif table sur une croissance du PIB estimée à 5,3 %, une inflation moyenne de 8,8 %, un taux de change moyen de 2 859,2 CDF pour un dollar et un PIB nominal projeté à 2 239 489,7 milliards de francs congolais. En revanche, la pression fiscale est révisée à la baisse, passant de 15,1 % à 12,5 %, conséquence d’une diminution des recettes courantes.
Le ministre Aimé Boji a insisté sur la nature exceptionnelle de ce budget, qui tient compte de l’agression armée dans l’Est du pays, de la réduction du train de vie des institutions, du renforcement de la défense et de la sécurité, ainsi que de l’augmentation des dépenses diplomatiques, humanitaires et communicationnelles.
Le texte soutient également des programmes sociaux structurants, notamment :
la gratuité de l’enseignement,
la couverture santé universelle,
la poursuite du Programme de développement local des 145 territoires (PDL-145T),
la diversification économique,
et la préservation du pouvoir d’achat des populations.
Pour garantir la soutenabilité des finances publiques, ce budget est aligné sur le programme avec le FMI, notamment en ce qui concerne le respect du solde budgétaire intérieur. À ce titre, deux appuis extérieurs majeurs sont intégrés :
165,4 millions USD de la Banque mondiale,
266,7 millions USD du FMI dans le cadre du programme FEC.
Ces ressources permettront de financer partiellement le déficit des investissements publics.
Après son adoption en première lecture par l’Assemblée nationale, le projet a été transmis au Sénat, qui doit à son tour se prononcer avant la clôture de la session ordinaire prévue pour le 15 juin 2025. L’enjeu est désormais de garantir une adoption rapide pour permettre au gouvernement d’exécuter ce budget dans les délais et de manière efficace.
Abudu Yawolo