Kabila à Goma ? : Lamuka dénonce et se retire du communiqué commun
La scène politique congolaise est une fois de plus secouée par une nouvelle divergence entre figures majeures de l’opposition. Devos Kitoko, secrétaire général de l’ECiDé, a annoncé le retrait de sa formation politique d’un communiqué conjoint signé récemment avec d’autres acteurs politiques, en raison du déplacement controversé de Joseph Kabila à Goma, dans la province du Nord-Kivu.
Lors d’une déclaration, Devos Kitoko n’a pas caché sa « grande déception ». Selon lui, le leader de l’ECiDé et ses alliés n’avaient pas été informés que « celui à qui nous avions signé un communiqué commun s’est retrouvé à Goma, zone occupée par les agresseurs, puis en passant par le Rwanda afin d’atteindre Goma ». Un acte que le parti juge inacceptable dans le contexte actuel.
Ce retrait survient alors que l’opposition cherche à afficher une unité de façade dans un climat politique tendu, marqué par l’insécurité persistante dans l’Est du pays et les critiques croissantes sur la gestion du pouvoir en place. La visite de Joseph Kabila à Goma, ville occupé par le M23 soutenu par le Rwanda selon Kinshasa a ravivé les tensions sur la posture à adopter vis-à-vis des zones en conflit et des itinéraires empruntés.
L’itinéraire de l’ancien président via le Rwanda semble être le principal point de friction. Pour certains observateurs, cela soulève une question sensible dans l’opinion : peut-on, dans un contexte d’agression étrangère dénoncée par les autorités congolaises, légitimement passer par Kigali pour atteindre une zone sous tension ?
Cet épisode pourrait marquer un nouvel éclatement des fronts politiques d’opposition, déjà fragilisés par les enjeux post-électoraux, les divergences idéologiques et les positionnements personnels. Il illustre une difficulté chronique à maintenir un cadre collectif de combat politique
À ce stade, il est encore tôt pour mesurer l’impact exact de cette prise de distance, mais le signal est clair : l’opposition congolaise, malgré les communiqués et les appels à l’unité, reste profondément traversée par des fractures stratégiques et des visions divergentes de l’action politique.
Abudu Yawolo