Réunion Tshisekedi – CENCO-ECC : Les coulisses

Après plusieurs mois de tensions et d’attente, le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi a enfin reçu les délégations de la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo) et de l’ECC (Église du Christ au Congo), dans le cadre des consultations visant à trouver une solution à la crise politique et sécuritaire que traverse la République démocratique du Congo.

Cette rencontre, longtemps retardée et précédée de critiques virulentes émanant du camp présidentiel à l’endroit des évêques, jugés trop proches de figures de l’opposition comme Moïse Katumbi et Joseph Kabila, a été rendue possible notamment grâce à l’intervention de Martin Fayulu. Ce dernier, dans un geste inattendu, a rencontré le chef de l’État, formant avec lui un soi-disant “camp de la patrie”.

Points clés à retenir de cette rencontre :

Exclusion claire : Le président Tshisekedi a exprimé son opposition à la participation de Joseph Kabila, Moïse Katumbi et Corneille Nangaa au dialogue national envisagé.

Inclusion ciblée : Il souhaite en revanche l’implication de l’équipe de Dodo Kamba, figure religieuse influente.

Coopération technique : L’équipe de Eberande Kolongele, proche du chef de l’État, est chargée de collaborer avec la CENCO et l’ECC pour harmoniser les approches en vue d’un éventuel dialogue.

Médiateurs contestés : Tshisekedi aurait clairement signifié qu’il ne souhaite pas traiter avec Mgr Nshole, le cardinal Fridolin Ambongo et Mgr Muteba, les accusant d’un parti pris.

Carte de pression : Le président a également informé les évêques qu’il détient un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) portant sur leur gestion, laissant entendre une pression potentielle à peine voilée.

Cette réunion marque un tournant politique symbolique, car elle intervient dans un contexte de pressions internes et internationales en faveur d’un dialogue national inclusif. Toutefois, les lignes de fracture restent vives.

Abudu Yawolo