POLITIQUE

APK : Une main noire tente de manipuler l’Assemblée — Une pétition contre Lévi Mbuta pour contourner la question orale visant le gouverneur Bumba ?

À l’Assemblée provinciale de Kinshasa (APK), les derniers jours de la session parlementaire de mars sont marqués par une atmosphère de tension et de manœuvres politiques troubles. En ligne de mire : le président de l’Assemblée, Lévi Mbuta, désormais cible d’une pétition annoncée pour ce mercredi 25 juin. Mais en coulisses, des voix s’élèvent pour dénoncer une tentative de manipulation orchestrée pour détourner l’attention d’un enjeu bien plus crucial : la redevabilité du gouverneur de la ville, Daniel Bumba Lubaki.

Tout est parti de la question orale avec débat déposée par le député provincial Aubin Mukanu, pointant une gestion défaillante de l’exécutif provincial : inondations récurrentes, constructions anarchiques, insalubrité chronique, services sociaux en déclin, promesses non tenues du programme “Kinshasa Ezo Bonga”… Cette interpellation, attendue depuis des mois, a été perçue comme une lueur de sursaut démocratique dans un Parlement provincial accusé d’inertie.

Un climat de verrouillage systématique

Mais cette initiative n’est pas un cas isolé. Bien avant Aubin Mukanu, plusieurs députés avaient déjà vu leurs démarches étouffées par le Bureau de l’Assemblée, présidé par Lévi Mbuta. Le député Roland Kikunda Kiki avait par exemple tenté de faire entendre une interpellation sur la recrudescence des braquages dans la capitale. Résultat : dossier classé sans suite. Même sort pour l’honorable Norbertine Matanda, dont l’alerte sur l’enclavement de la commune de Lemba et les problématiques de mobilité urbaine n’a jamais été inscrite à l’ordre du jour.

Ces blocages répétés ont installé une conviction dans les rangs de nombreux élus : Lévi Mbuta agirait comme un rempart entre le gouverneur et le contrôle parlementaire, agissant sur instructions politiques et plaçant la protection de l’exécutif au-dessus de ses responsabilités institutionnelles.

Une diversion politique ?

Alors que la pression montait pour obtenir des réponses du gouverneur Bumba, une contre-offensive inattendue a émergé : une pétition contre Lévi Mbuta lui-même, initiée par certains députés — parfois les mêmes qui s’étaient montrés peu actifs face aux carences de l’exécutif. Pour plusieurs élus et analystes, cette démarche sent la diversion organisée, voire la tentative de neutraliser toute forme de débat public sur la gestion de la ville.

« Au lieu de se concentrer sur le fond du problème, à savoir la gouvernance de Kinshasa, on tente de déplacer le débat. Il faut une Assemblée qui contrôle, pas une Assemblée qui se combat elle-même pendant que le peuple souffre », confie un élu sous anonymat.

Une crise révélatrice d’un malaise profond

Cette agitation interne traduit un malaise institutionnel profond : depuis près d’un an, aucune interpellation majeure n’a abouti, aucune pétition contre le gouverneur n’a franchi le cap du dépôt effectif. Et voilà que la seule initiative parlementaire qui touche au cœur de la gestion de la ville — celle de Mukanu — semble susciter des contre-feux au lieu de recevoir un soutien.

Selon des informations concordantes, la pétition contre Lévi Mbuta pourrait être signée dans les heures à venir, ajoutant une nouvelle couche d’incertitude à une situation déjà explosive.

Et maintenant ?

La question de fond reste entière : qui veut vraiment empêcher le contrôle parlementaire à l’APK ? Et jusqu’à quand la population kinoise devra-t-elle attendre des réponses sur les grands chantiers abandonnés, les recettes non justifiées, les routes dégradées, ou encore la sécurité urbaine en déliquescence ?

L’heure de vérité approche. Entre manœuvres politiciennes et volonté de transparence, les députés provinciaux vont devoir choisir leur camp. Et face à une opinion publique de plus en plus attentive, l’exécutif n’a plus droit au silence.

Affaire à suivre…

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