30 juin en RDC – « RDC–Rwanda : Une paix signée… mais pas ressentie » : Emery Miruho salue les efforts de Tshisekedi mais alerte sur une paix sans impact réel pour les populations

Par EMERY Miruho OdiaAncien candidat sénateur du Sud-Kivu
En ce 30 juin, jour hautement symbolique pour la République Démocratique du Congo, Emery Miruho, figure politique et operateur économique du Sud-Kivu, prend la parole pour exprimer une position à la fois lucide et engagée sur l’accord de paix récemment signé entre la RDC et le Rwanda.
Il commence par saluer les efforts diplomatiques du Président Félix Tshisekedi, qui a su mobiliser la communauté internationale, intensifier la pression sur Kigali —souvent accusé d’agressions contre la RDC via des groupes armés — et ouvrir la voie à un dialogue formel.
Mais pour Emery Miruho, la signature de cet accord ne peut, à elle seule, être considérée comme synonyme de paix. Les affrontements ont repris dès le lendemain à Kaniola, et aucun retrait concret des troupes rebelles du M23/AFC n’a été observé à ce jour.
L’élément le plus troublant, selon lui, reste la déclaration publique du ministre rwandais des Affaires étrangères, faite à Washington, selon laquelle le M23 n’est « pas une question bilatérale » entre Kigali et Kinshasa. « Comment parler de paix avec le Rwanda, si ce dernier nie toute responsabilité dans le conflit qui déchire l’Est du Congo ? », s’interroge-t-il.
Pour Emery Miruho, la paix ne viendra ni de Kigali ni de Washington, mais d’un processus sincère, interne, et congolais, impliquant tous les acteurs nationaux. Il appelle à dépasser les clivages politiques et le fanatisme, pour replacer l’intérêt du peuple congolais au cœur des priorités.
En ce jour d’indépendance, il rappelle que la souveraineté n’a de sens que si elle s’accompagne de justice, de sécurité et de dignité. Pour lui, la paix ne peut être un outil de communication politique, mais doit être ressentie dans la vie quotidienne de ceux qui fuient, pleurent et enterrent encore leurs morts. Pour plus de détails, la déclaration complète d’Emery Miruho est jointe en annexe de cet article.

