RDC-Rwanda : Amnesty international « Sans justice, il n’y aura jamais de paix durable »

Au lendemain de la signature de l’accord de paix entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, des critiques émergent. Parmi elles, celle de l’ONG Amnesty International, qui déplore l’absence de mesures concrètes pour rendre justice aux victimes des crimes commis dans l’est du pays.
Dans une déclaration publiée ce mardi, Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, a estimé que « cet accord a manqué l’occasion de s’attaquer de manière décisive à un moteur ancien du conflit », à savoir l’impunité. Selon elle, l’absence d’engagement pour traduire les auteurs de violations des droits humains devant la justice ne peut que perpétuer les cycles de violences.
« Lorsqu’aucune enquête ni sanction n’est menée contre les auteurs de violations des droits humains, cela alimente un cycle sans fin d’exactions, dont les civils font les frais. Cela doit cesser si l’on veut assurer une sécurité durable », a-t-elle ajouté.
Amnesty affirme par ailleurs avoir reçu, depuis la signature de l’accord le 27 juin à Washington, des rapports crédibles faisant état de nouveaux affrontements dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Ces combats impliquent le groupe armé M23 soutenu par le Rwanda selon plusieurs sources onusiennes et des groupes d’autodéfense appelés Wazalendo, dont certaines factions sont appuyées par les Forces armées de la RDC (FARDC).
Selon l’organisation, ces affrontements ont déjà coûté la vie à des civils. Amnesty signale également que le M23 continue de procéder à l’enlèvement de jeunes hommes, emmenés vers des destinations inconnues.
Abudu Yawolo