Tournant diplomatique : le Qatar place la RDC au cœur de sa stratégie mondiale

La représentante permanente du Qatar auprès des Nations unies, Sheikha Alya Ahmed bin Saif Al-Thani, a déclaré mardi que la Déclaration de principes signée samedi à Doha entre le gouvernement congolais et les rebelles de l’Alliance Fleuve Congo/M23 s’inscrivait dans la continuité de l’accord conclu en juin à Washington entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda.
S’exprimant lors d’un débat de haut niveau du Conseil de sécurité consacré au règlement pacifique des différends, la diplomate qatarienne a salué une avancée significative du déploiement diplomatique du Qatar en faveur de la paix dans la région des Grands Lacs.
Selon elle, la réunion tripartite tenue en mars à Doha, entre l’émir du Qatar, le président Paul Kagame du Rwanda et le président Félix Tshisekedi de la RDC, a permis de poser les bases nécessaires à cette désescalade. « Cette dynamique a mené à la signature de la Déclaration de Doha, qui complète l’accord de paix signé à Washington sous les auspices du président américain Donald Trump, et soutient la voie vers un accord global facilité par le Qatar », a affirmé Sheikha Alya.
Le conflit dans l’est de la RDC, alimenté par les tensions entre Kinshasa et Kigali, notamment sur le soutien présumé du Rwanda au M23, est désormais au cœur de l’agenda diplomatique du Qatar. Le pays du Golfe entend ériger la situation congolaise en pilier de sa stratégie de résolution des crises, aux côtés d’autres dossiers comme l’Afghanistan ou la bande de Gaza.
« La priorité du Qatar reste le règlement pacifique des conflits et la stabilité régionale », a insisté la représentante qatarienne, appelant les membres du Conseil de sécurité à soutenir activement cette démarche multilatérale.
La Déclaration de Doha pourrait ainsi marquer un tournant diplomatique majeur pour la région des Grands Lacs, à condition que les engagements pris soient suivis d’effets concrets sur le terrain.
Abudu Yawolo