Mutamba joue sa vie : 27 août, combat final – enfer ou acquittement ?
À la veille du verdict tant attendu dans le procès de l’ancien ministre Constant Mutamba, prévu ce mercredi 27 août, la tension est à son comble à Kinshasa.
Le Parquet de grande instance de Kinshasa/Gombe a ordonné un renforcement des dispositifs sécuritaires autour de la Cour de cassation et du Parquet général, interdisant toute manifestation de soutien aux abords des institutions judiciaires. La Police nationale a reçu instruction d’interpeller tout contrevenant.
Depuis la clôture des audiences, Constant Mutamba passe ses nuits dehors, entouré de ses partisans, proches, et même de certaines personnalités et artistes venus lui témoigner leur solidarité. Une mobilisation rarement observée pour un homme politique congolais, qui suscite autant d’enthousiasme que de controverses.
Sur les réseaux sociaux, les témoignages de soutien se multiplient, certains voyant en lui une victime d’un système qui veut “abattre la jeunesse”, tandis que d’autres l’accusent de populisme, allant jusqu’à qualifier ses veillées de “funérailles anticipées”.
Le ministère public a requis une peine de 10 ans de prison ferme assortie de 10 ans d’interdiction d’exercer toute fonction publique. Pour Mutamba, qui se présente comme le plus jeune ministre réformateur du pays, ce procès est “celui de sa vie”.
Apprécié par une frange de la jeunesse pour son dynamisme et son activisme constant sur le terrain, il s’est aussi attiré de nombreux ennemis :
des opposants armés qu’il avait fait condamner lors d’un procès retentissant ;
certains journalistes en exil, après ses initiatives controversées de traque judiciaire ;
et même son ancien mentor Joseph Kabila, contre lequel il avait fini par initier un procès, malgré des années de proximité et d’admiration affichée.
À cette veille de verdict, la capitale vit au rythme des spéculations. Constant Mutamba espère son acquittement, tandis que ses adversaires attendent une condamnation exemplaire.
Quoi qu’il arrive, ce procès restera comme un tournant majeur dans la carrière d’un homme politique adulé par certains, redouté par d’autres, mais qui, en tout état de cause, aura marqué la scène politique congolaise.
Abudu Yawolo