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Économie congolaise : Gode Mpoyi dénonce le maquillage des chiffres officiels

Le professeur et député national Gode Mpoyi Kadima, élu de la majorité présidentielle, met en garde contre les « formules inexactes » utilisées actuellement pour stabiliser le franc congolais (FC) face au dollar américain. Selon lui, les mesures en cours relèvent plus d’un maquillage conjoncturel que d’une véritable politique monétaire.

Pour l’ancien président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa, la dépréciation du FC trouve sa cause principale dans le déficit de devises sur le marché congolais. Afin d’absorber l’excédent de francs congolais en circulation, le gouvernement a opté pour une compression des dépenses publiques. Concrètement, cela se traduit par :

des paiements tardifs des agents de l’État,

l’accumulation des arriérés de salaires,

et l’absence de frais de fonctionnement pour les services publics.

Une technique que Gode Mpoyi qualifie de « dangereuse », car elle bloque la demande globale, viole les échéances sociales, fait souffrir la population et fragilise davantage l’espace fiscal, ouvrant la voie à des tensions sociales.

Le député estime que cette stratégie est aujourd’hui complétée par l’injection de devises sur le marché par la Banque Centrale du Congo (BCC). Si cette opération crée une impression de stabilité, elle constitue une solution de court terme : « À moyen terme, ces injections risquent d’entamer nos réserves de change et de relancer l’hyperinflation », prévient-il.

Il ajoute que les chiffres officiels sur l’inflation, annoncés à 7 %, relèvent d’un « maquillage statistique » destiné à préserver l’image du gouvernement. « Une stabilité monétaire réelle se constate au marché, pas sur les ordinateurs », insiste-t-il.

Au lieu de recourir à des mesures conjoncturelles, Gode Mpoyi recommande au gouvernement de privilégier des solutions structurelles :

Contrôler le rapatriement des devises par les sociétés minières,

Renforcer la mobilisation des recettes internes,

Racheter la fiscalité en devises afin de solidifier les réserves de change,

Payer à temps les agents de l’État,

Et surtout diversifier la production nationale à long terme.

Selon lui, « faire souffrir le peuple par des paiements tardifs risque de faire oublier les performances du premier mandat du Président Félix Tshisekedi », pourtant saluées au départ.

Abudu Yawolo

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