Bintou Keita alerte sur la lenteur du processus de paix malgré les avancées diplomatiques

La cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a présenté un état des lieux contrasté du processus de paix en République démocratique du Congo (RDC). Si elle reconnaît certaines avancées diplomatiques, elle souligne que la situation sécuritaire à l’Est du pays reste alarmante.
« Permettez-moi d’abord de souligner les progrès enregistrés depuis le 27 juin. Plusieurs jalons importants ont été franchis. Des pays et organisations régionales – les États-Unis, le Qatar, l’Union africaine, la Communauté d’Afrique de l’Est et la SADC – se sont engagés de manière concrète en faveur de la paix. Les parties se sont engagées dans les pourparlers de paix », a déclaré Bintou Keita
Elle a notamment mis en avant l’accord de Washington signé le 27 juin, qui a permis la tenue de deux réunions du comité de surveillance conjoint et du mécanisme de coordination de la sécurité. Les pourparlers de Doha, relancés en juillet, ont débouché sur une déclaration de principe entre le gouvernement congolais et l’AFC/M23.
Dans ce cadre, les facilitateurs de l’Union africaine ont également consulté des femmes, leaders communautaires et représentants de la société civile, rappelant que ces acteurs sont indispensables à une paix véritablement inclusive.
Cependant, malgré ces efforts, la cheffe de la MONUSCO constate que les violences continuent de faire des victimes. « Depuis juin, la MONUSCO a comptabilisé 1 087 civils tués lors d’actes de violence en Ituri et au Nord-Kivu. Et le bilan s’alourdit de jour en jour », a-t-elle déploré.
Le processus de paix entre la RDC et le Rwanda, qui devait se concrétiser dès la mi-juin avec un mécanisme conjoint de coordination de la sécurité et un calendrier précis, connaît de nouveaux retards. Les discussions de septembre ont mis en évidence des divergences profondes, notamment sur :
le rôle du M23,
le soutien présumé du Rwanda,
et la neutralisation des FDLR.
Bien que le 1er octobre ait été retenu comme date de lancement du « Concept des opérations », le calendrier reste incertain. La méfiance demeure entre Kinshasa et Kigali, et sur le terrain, les combats et accusations mutuelles de violations du cessez-le-feu continuent d’alimenter les doutes sur la réussite du processus.
Abudu Yawolo