Paix à Doha, tension à Kinshasa : Tshisekedi et Bisimwa optimistes, Kilosho Museme et Jésus Kayembe appellent à un dialogue inclusif

Alors que les discussions pour la paix se poursuivent au Qatar et aux États-Unis, le climat politique congolais oscille entre optimisme et prudence.
Depuis Doha, le président du M23, Bertrand Bisimwa, s’est voulu rassurant :
« Fructueuse séance de travail avec le ministre qatari des Affaires étrangères.
La paix se construit à Doha pour nos populations : bientôt le silence des armes, les bruits des houes dans nos champs et les véhicules traversant nos villages pour rapatrier nos réfugiés et approvisionner nos villes. »
Au même moment, en déplacement au Brésil, le président Félix Tshisekedi a affiché son optimisme :
« Je suis heureux de vous annoncer que les processus de Doha et de Washington vont connaître un aboutissement heureux dans les prochains jours », a-t-il déclaré.
Mais cette confiance présidentielle ne fait pas l’unanimité.
Dans les rangs de l’opposition non armée, certains leaders restent sceptiques. Pour Kilosho Museme, cadre d’Ensemble pour la République :
« Washington et Doha n’apporteront que 25 % des solutions à la crise congolaise. Les 75 % restants viendront d’un dialogue national inclusif et constructif entre la majorité, l’opposition et la société civile. »
Même son de cloche du côté de Jesus Jonathan Kayembe, cadre de l’ADD Congo, qui insiste sur la nécessité d’un leadership fédérateur :
« Un vrai chef ne promet pas, il réalise. Le Congo doit redevenir le symbole de la paix, de l’unité et de la dignité. La paix ne viendra que lorsque nous parlerons tous le même langage : celui du dialogue, de la vérité et de l’intérêt national. »
Entre Doha, Washington et Kinshasa, l’avenir du processus de paix congolais semble donc se jouer sur deux fronts : celui des négociations diplomatiques à l’étranger, et celui du dialogue politique attendu à l’intérieur du pays.
Abudu Yawolo