RDC : plusieurs articles de la constitution et lois violés par Félix Tshisekedi, qui pêche devant Dieu et devant la nation ( Tribune)
C’est un spectacle à la fois désolant et décevant. Celui qui devrait prêcher le respect de la constitution, en est devenu, toute honte bue, le premier violeur intentionnel au vu et au su de tout le monde, bottant en touche le serment constitutionnel qu’il avait prêté dans un stade des Martyrs refoulant de monde.
Félix Tshisekedi, réélu président de la République pour un second mandat, avait juré devant Dieu et devant la nation, d’observer et de défendre la constitution et les lois de la République. Mais à la surprise générale, celui qui crie haut et fort État de droit, matin, midi et soir, marche sur toutes les lois de la République, ce dans sa première décision depuis sa réélection à la tête du pays.
Qu’est ce qui cloche ?
Sur pied de l’article 108 de la constitution, la loi mère, tous les ministres du gouvernement central, récemment proclamés comme députés nationaux par la commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), sont d’ores et déjà incompatibles à leurs précédentes fonctions, et devraient, par conséquent, se prononcer soit le pour l’exécutif, soit pour le parlement ( législatif). À défaut de se conformer à cette obligation légale, tous les concernés par les cas des incompatibilités comme ils sont bien et clairement énumérés par la même disposition de la constitution et à l’article 76 du règlement intérieur de l’assemblée nationale, perdent d’office leur mandat électif, conformément à l’article 77 du même règlement, qui leur donne 8 jours, après la validation de leurs pouvoirs par l’assemblée nationale. Point n’est besoin d’ajouter à cela l’article 110 de la constitution, en son alinéa 4.
Curieusement, Félix Tshisekedi fait fi de tous ces textes auxquels il est appelé à respecter en premier. Alors qu’une vague de démissions se faisait observer au pays, Félix Tshisekedi a assouvi aux appétits gloutons et du premier ministre et de plusieurs membres de son gouvernement, dont la soif du luxe et des honneurs non sans raison n’avait été étanchée. Le chef du gouvernement sortant et son gouvernement ne sortent pas. Ils vont, selon la volonté du président de la République, expédier les affaires courantes. Une décision soutenue par aucune disposition de la constitution, mieux d’aucune loi de la République. Décidément, Félix Tshisekedi vient de casser la boussole qui conduit toute une nation. Désormais, on navigue à vue.
La réaction de maître Hervé Diakese vaut son pesant : «La décision du Président Tshisekedi dénote d’une hérésie, une violation intentionnelle et grave de la constitution pour des considérations politiciennes. le régime de détricoter avec une effarante inconscience de toute l’architecture institutionnelle de l’Etat,en lui substituant le fait accompli d’une clique au pouvoir».
Félix Tshisekedi est-il passible à l’infraction de haute trahison ?
La haute trahison est la seule infraction qui donne lieu à la poursuite d’un président de la République en fonction. Elle consiste en une action volontaire d’un chef de l’État de poser des actes contraires à la constitution. Et comme seule la cour constitution constitutionnelle qui en a la latitude d’interpréter, elle est également le juge naturel du président de la République. Elle peut ouvrir des poursuites judiciaires contre lui. Mais dans quel pays ?
Le président de la République a ainsi péché et devant Dieu et devant la nation, au noms de qui il avait juré de respecter la constitution. Les erreurs du passé dont il avait fait le vœu de ne plus reprendre, les poursuivent et les collent à la culotte. Et le peuple, lui, voit son espoir douché par celui qui protège, non ses intérêts, mais les intérêts de ses lieutenants de l’union sacrée, au mépris des lois du pays.
Qui va délivrer ce pays ?
Un jour, oui, il sera guidé par des Républicains épris par la volonté de faire avec les textes…