« Kabila a payé pour envoyer Bemba à la CPI » MLC

Le climat politique congolais s’enflamme à nouveau avec une série d’accusations mutuelles entre les proches de Joseph Kabila et ceux de Jean-Pierre Bemba, révélant une fracture de plus en plus visible entre deux figures majeures de l’histoire politique récente de la République Démocratique du Congo.
Dans une récente déclaration relayée sur les réseaux sociaux, un fidèle lieutenant du Vice-Premier ministre des Transports, Jean-Pierre Bemba, a affirmé que Joseph Kabila, qu’il identifie sous le nom de Hyppolite Kanambe, serait « celui qui avait mis de l’argent en jeu pour l’arrestation de bemba par la CPI ». Il aurait également, selon ces propos, « financé les montages et les faux témoins » qui ont conduit à l’emprisonnement de l’ancien chef du MLC.
Ces accusations graves viennent s’ajouter à une série d’attaques verbales échangées ces derniers mois entre les camps Kabila et Bemba. Le point de rupture semble avoir été franchi lorsque Jean-Pierre Bemba a publiquement désigné Joseph Kabila comme le « parrain de la rébellion AFC/M23 » et des milices Mobondo, actives dans plusieurs provinces du pays.
Ces propos ont été vigoureusement contestés par les cadres du PPRD, le parti de Kabila, qui dénoncent une stratégie de diversion visant à dissimuler « l’échec sécuritaire du régime actuel » et à discréditer l’ancien président à l’approche d’un éventuel retour politique.
Derrière ces échanges se cache une lutte d’influence pour le contrôle du récit national, mais aussi pour la place dans la future architecture politique du pays. Joseph Kabila, malgré son silence prolongé, reste une figure pesante dans les équilibres du pouvoir, tandis que Jean-Pierre Bemba s’impose de plus en plus comme un pilier du camp présidentiel.
Abudu Yawolo