Matata et la justice : un parcours aussi long que celui des enfants d’Israël vers Canaan.

Le procès de l’ancien Premier ministre Matata Ponyo dans l’affaire du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo continue de faire couler beaucoup d’encre. Ce lundi, sa défense a demandé à la Cour constitutionnelle de se déclarer incompétente et de rejeter l’action du ministère public, estimant que la procédure viole plusieurs principes constitutionnels.
Selon les avocats de Matata Ponyo, la poursuite engagée contre leur client enfreint 44 dispositions de la Constitution, un chiffre qui illustre, selon eux, la gravité des irrégularités dans ce dossier. Pour sa part, l’ancien chef du gouvernement estime que cette affaire n’a rien de judiciaire : « J’ai l’impression qu’on en veut à une personne, et c’est dommage », a-t-il déclaré devant la Cour, pointant du doigt une motivation politique.
Cette affaire, lancée il y a plusieurs années, connaît des rebondissements à répétition, à tel point qu’elle prend des allures de saga judiciaire. À plusieurs reprises, la justice s’est déclarée incompétente, suspendant le procès, avant que celui-ci ne reprenne sous une nouvelle forme.
Matata Ponyo, également Député national en fonction, est accusé de détournement présumé de plusieurs millions de dollars dans le cadre du projet Bukanga-Lonzo, initié pendant son mandat. Pour sa défense, la procédure actuelle ne respecte ni la séparation des pouvoirs ni les garanties prévues pour les parlementaires.
En attendant la décision de la Cour constitutionnelle, l’opinion publique reste divisée entre ceux qui y voient une tentative de faire justice dans un scandale financier majeur, et ceux qui dénoncent une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.
Abudu Yawolo