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Levée des immunités de Kabila : entre droit et politique, la tension monte à Kinshasa

Le Sénat congolais est au cœur d’une vive controverse politique et juridique ce jeudi, alors qu’il s’apprête à examiner la demande de levée des immunités parlementaires de l’ancien président Joseph Kabila, aujourd’hui sénateur à vie. Cette initiative, portée par le gouvernement Tshisekedi, suscite une vague de réactions et d’inquiétudes dans la classe politique comme dans la société civile.

Pour plusieurs voix influentes, cette procédure ne respecte pas les règles établies par la loi congolaise. Moïse Katumbi, Président du parti Ensemble pour la République, s’est fermement opposé à cette manœuvre qu’il qualifie de « dangereuse et irresponsable ». « La tentative de lever les immunités parlementaires du président honoraire Joseph Kabila, au mépris des dispositions légales exigeant un vote du Congrès, constitue une dérive grave », a-t-il déclaré sur ses réseaux sociaux.

Du côté du Front Commun pour le Congo (FCC), les réactions sont tout aussi claires. Francine Muyumba, Ex sénatrice et proche de Kabila, rappelle que « les immunités de l’ancien Président Joseph Kabila lui sont accordées en vertu de son statut d’ex-chef de l’État, et non comme simple sénateur élu. Le Sénat n’a donc aucune base légale pour les lever ».

Jean-Claude Katende, président de l’ASADHO (Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme), abonde dans le même sens. Il met en garde contre une « aventure judiciaire » qui risque de « discréditer le Sénat » s’il ne respecte pas la loi. « La loi sur le statut des anciens présidents est claire. C’est au Congrès de se prononcer sur une telle levée d’immunité, pas au seul Sénat », affirme-t-il.

Cette affaire intervient dans un climat déjà tendu entre le pouvoir actuel et les anciens dignitaires du régime Kabila. La justice soupçonne Joseph Kabila de liens avec la rébellion M23 via l’AFC, une accusation que son camp rejette avec vigueur.

Alors que le Sénat se prépare à trancher, une question se pose : cette décision relèvera-t-elle de la justice ou de la politique ? Les prochaines heures s’annoncent décisives.

Abudu Yawolo

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