Immunités de Kabila : Bemba et Tshisekedi en première ligne, Kabila entre les mains des familles de ses ennemis

Dans le cadre du processus de levée de l’immunité parlementaire de l’ancien président Joseph Kabila, le Sénat congolais a mis en place une commission spéciale chargée d’approfondir l’examen du dossier. Cette commission, composée d’une trentaine de membres, regroupe plusieurs personnalités politiques influentes.
Parmi les noms qui suscitent l’attention figurent Christophe Lutundula, actuel ministre des Affaires étrangères, Françoise Bemba, sœur de Jean-Pierre Bemba, Carole Agito, et Jean Tshisekedi, frère du président Félix Tshisekedi. Leur présence dans cette commission soulève des interrogations sur la neutralité de la procédure, certains observateurs notant les liens familiaux et politiques de ces figures avec le pouvoir en place, ou leur positionnement historique vis-à-vis de Joseph Kabila.
La mise en place de cette commission intervient dans un climat politique tendu, où l’ancien chef de l’État est accusé, notamment, d’être lié à la rébellion de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), dirigée par Corneille Nangaa. Joseph Kabila, en exil en Afrique australe depuis plusieurs années, est aujourd’hui au cœur d’un processus inédit de remise en cause de son immunité parlementaire en tant que sénateur à vie.
La commission spéciale dispose de 72 heures pour produire son rapport, dans un contexte où les divisions persistent au sein du Sénat. Certains appellent à une procédure conforme aux textes, d’autres y voient une manœuvre politique ciblée.
La suite de ce dossier s’annonce décisive pour l’avenir politique de Joseph Kabila et pour les équilibres institutionnels de la RDC.
Abudu Yawolo