Jean-Marc Kabund appelle à un dialogue national sous médiation internationale

Face à la détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), notamment après la prise de la ville de Goma par la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda, Jean-Marc Kabund, figure de la Gauche Congolaise, a lancé un appel fort en faveur de la tenue d’un dialogue national inclusif, sous l’égide d’une médiation internationale crédible et contraignante.
Dans une déclaration publique, l’ancien président de l’Assemblée nationale a exhorté l’Union Africaine et les Nations Unies à s’impliquer activement pour garantir l’organisation, la neutralité et l’application effective des conclusions issues d’un futur dialogue. Pour Kabund, seule une implication ferme des instances internationales pourra empêcher que ces assises ne se transforment en simples promesses sans lendemain, comme ce fut le cas par le passé.
« Ce dialogue, conduit sous une médiation internationale crédible et neutre, serait le seul à garantir que les résolutions adoptées ne restent pas lettre morte, comme ce fut malheureusement le cas avec la Conférence Nationale Souveraine de 1992 et le dialogue de la CENCO en 2016 », a-t-il déclaré.
Kabund dénonce également la mauvaise foi politique de certaines autorités, ainsi que la « collusion de certains Congolais avec les ennemis de la nation », qui selon lui ont saboté les engagements issus des dialogues précédents. Il alerte que cette situation pousse une partie de la population à perdre confiance dans les institutions, et à envisager la voie des armes.
Alors que des voix, tant internes qu’externes, s’élèvent pour réclamer une solution politique à la crise dans l’Est, l’Église catholique et l’Église protestante ont proposé d’organiser des consultations avec la classe politique. Cependant, cette initiative est fermement rejetée par l’UDPS, le parti présidentiel, qui considère que les églises n’ont pas « vocation à s’immiscer dans le débat politique ».
Le régime Tshisekedi, de son côté, semble privilégier les initiatives diplomatiques portées par des acteurs extérieurs, comme le processus de Doha où Washington, bien qu’aucune solution durable ne se soit encore imposée.
Le climat politique reste tendu en RDC, sur fond de guerre persistante dans l’Est, de divisions internes, et de désillusion croissante face à l’inefficacité des mécanismes de paix mis en place jusqu’ici. Pour Kabund, l’urgence est claire : un dialogue national sincère, garanti par l’international, afin d’éviter une escalade aux conséquences irréversibles.
Abudu Yawolo