RDC – Rwanda : Jour de paix ou jour de perte ? La RDC face à son destin

Le jour tant attendu est arrivé. Ce vendredi 27 juin, au siège du Département d’État américain à Washington, la République Démocratique du Congo (RDC) et la République du Rwanda vont officiellement signer un accord de paix bilatéral, censé mettre fin à des années de tensions et de conflits armés, notamment dans la partie Est du Congo.

La ministre d’État aux Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, représentera la RDC pour cette signature, tandis que son homologue rwandais apposera sa signature pour Kigali. L’accord, déjà paraphé par les experts des deux pays le 18 juin dernier, intervient sous la médiation des États-Unis d’Amérique, avec le soutien de l’État du Qatar.

D’après le programme officiel communiqué par le Département d’État, les deux délégations sont attendues à 12h00 heure locale (17h00 à Kinshasa), et la cérémonie de signature est prévue à 13h30 à Washington (18h30 à Kinshasa).

Si cette signature est saluée par plusieurs diplomates comme un tournant historique, elle soulève toutefois des interrogations sur le terrain. Chaque camp semble interpréter l’accord à sa manière. Alors que Kinshasa y voit une avancée vers le désarmement des groupes armés et le retrait des troupes rwandaises, certaines voix à Kigali minimisent l’implication directe du Rwanda dans le conflit.

Dans l’opinion congolaise, les critiques sont vives. Des opposants et des membres de la société civile craignent que l’accord ne soit utilisé à des fins politiques, notamment pour légitimer des concessions économiques ou territoriales, sans résoudre les causes profondes du conflit. D’autres, en revanche, appellent à laisser une chance à la diplomatie.

À quelques heures de la signature, une chose est certaine : le monde entier aura les yeux rivés sur Washington, dans l’attente de voir si cette initiative marquera le début d’une paix durable ou l’ouverture d’un nouveau chapitre d’incertitude dans la région des Grands Lacs.

Abudu Yawolo