Bac+3 désormais exigé pour enseigner en primaire, une décision qui divise

La Ministre de l’éducation a annoncé une nouvelle mesure qui suscite de vives réactions : désormais, il faudra être titulaire d’un diplôme de niveau Bac+3 pour enseigner dans les écoles primaires.
L’objectif affiché est d’élever la qualité de l’enseignement congolais en alignant le pays sur les standards internationaux.
Cependant, cette décision ne fait pas l’unanimité. Dans un contexte où de nombreux diplômés Bac+3 considèrent l’enseignement comme un métier sous-payé et peu valorisé, certains observateurs estiment que cette réforme risque d’aggraver la pénurie d’enseignants, surtout dans les zones rurales.
« Dans nos villages, il est déjà rare de trouver des personnes ayant poussé leurs études jusqu’à l’université. Avec une telle condition, beaucoup d’écoles risquent de se retrouver sans enseignants », déplore Jenny Ngalula, Cadre de l’Alliance pour le Changement
D’autres voix critiquent également l’oubli des enseignants issus de l’ancien système éducatif, qui, malgré des diplômes jugés “inférieurs”, ont longtemps démontré leurs compétences pédagogiques.
Toutefois, une partie de l’opinion publique soutient la démarche de la ministre, estimant qu’elle constitue une étape importante pour renforcer les capacités et revaloriser la qualité de l’enseignement en RDC.
Entre nécessité d’élever le niveau académique et réalités sociales et économiques du pays, la réforme continue de diviser. Reste à voir comment elle sera mise en œuvre, et surtout si l’État accompagnera cette décision par une meilleure prise en charge des enseignants.
Abudu Yawolo