Est de la RDC : 28% des populations du Nord-Kivu et 39 % de l’Ituri se sont déplacées à cause de l’insécurité ( ONU)
Dans l’Est de la RDC, 28% des populations du Nord-Kivu et 39 % de l’Ituri se sont déplacées à cause de l’insécurité , de catastrophes naturelles dans les deux provinces, selon les chiffres publiés par Martha Pobee , Une des hautes responsables des Nations Unies dans sa note sur la situation sécuritaire dans la région, consultée par NEWS.CD ce mardi.
D’après elle, L’insécurité dans l’est de la RDC a continué d’alimenter une crise humanitaire de longue date souvent ignorée par la communauté internationale.
« Environ 6,3 millions de personnes ont été déplacées dans le pays et depuis mars 2022, plus de 2,8 millions de personnes ont récemment fui leur foyer dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu en raison de l’insécurité », apprend-on à cette source.
Selon Martha Pobee, Cette situation a encore été aggravée par l’inflation, les épidémies et les catastrophes naturelles, y compris les inondations survenues le mois dernier dans le territoire de Kahele au Sud-Kivu, qui ont tué plus de 470 personnes et fait des milliers de disparus. Dans le même temps, près de 26 millions de personnes, soit plus d’un quart de la population, sont confrontées à l’insécurité alimentaire en RDC.
Par ailleurs, Martha Pobee s’est dit particulièrement préoccupée par le nombre croissant de femmes et de filles victimes de violence sexiste et d’exploitation sexuelle.
« La violence sexiste a augmenté de 23% dans tout le pays et de 73% dans la seule province du Nord-Kivu, par rapport à la même période l’an dernier. Ces violations sont liées à la prolifération des groupes armés dans les zones d’accueil des déplacés et à la violation fréquente du caractère civil et humanitaire de ces sites de déplacement. La recrudescence des violences sexuelles contre les enfants a également augmenté », indique la source.
Elle a jugé nécessaire une intensification significative des services pour prévenir et répondre à la violence sexuelle dans et autour des sites de déplacement ainsi que pour assurer un meilleur accès à la nourriture, à l’eau et à des installations sanitaires sûres. Elle a appelé les autorités congolaises « à prendre des mesures plus fortes, y compris la mise à disposition de sites supplémentaires pour assister et protéger les personnes déplacées, et une meilleure sécurité dans les sites, et dans la lutte contre l’impunité ».
Selon elle, la réponse humanitaire est bien en deçà du niveau sans précédent des besoins. Elle a salué l’activation d’une intensification de la réponse à l’échelle du système dans l’est de la RDC pour une durée initiale de trois mois. Elle a encouragé l’État congolais à faciliter et soutenir cette réponse renforcée et elle a appelé la communauté des donateurs à contribuer au plan de réponse humanitaire 2023, qui, au 18 juin, était financé à 28%.