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RDC : Cinq mesures urgentes demandées au Président Félix Tshisekedi pour le social des travailleurs congolais (Interview avec Paul Didi Mpoyo)

Au lendemain de la commémoration du soixante troisième anniversaire de l’indépendance de la République Démocratique du Congo, passée sous méditation dans un contexte de guerre d’agression et de détérioration des conditions sociales des populations, ayant suivi avec attention le discours du Chef de l’Etat dont la teneur n’a laissé aucun congolais indifférent sous tous les aspects, notre rédaction est allée à la rencontre d’un des jeunes leaders d’opinion, Paul Didi Mpoyo Kumwimba qui a donné son point de vue.

News.cd : Bonjour M. Mpoyo

M. Mpoyo : Bonjour M. le journaliste

News.cd : En votre qualité de leader syndical international, la question de l’indépendance vous intéresse aussi, pouvez-vous nous dire quelle est votre lecture personnelle sur la situation sociale de la RDC, soixante trois ans après l’indépendance ?

M. Mpoyo : Merci M. le journaliste pour cette opportunité que vous venez de m’accorder.
En effet, soixante trois ans après l’indépendance, la situation sociale des congolais reste précaire.
Selon un rapport de la banque mondiale que j’ai parcouru récemment, la RDC fait partie des 5 pays les plus pauvres du monde, en 2022, 62% de la population vivait avec moins de 2.15 $ par jour.
Ainsi près d’une personne sur six en situation d’extrême pauvreté en Afrique subsaharienne vit en RDC. Ici le rapport de la Banque Mondiale : https://www.banquemondiale.org/fr/country/drc/overview#:~:text=La%20RDC%20est%20l’une,Afrique%20subsaharienne%20vit%20en%20RDC

Avec cet état des choses, vous conviendrez avec moi que la situation sociale du congolais en général est précaire, il s’observe une hausse de prix vertigineuse des produits de premier nécessité sur le marché sans que le revenu du Congolais lambda ne suive.

S’il faut revenir sur le discours du Chef de l’Etat, personnellement, mon attention a été attirée sur l’aspect social où il a été relevé la dégradation du pouvoir d’achat des Congolais. Conscient de cette réalité telle que soulignée par le Chef de l’Etat, garant de l’amélioration des conditions sociales des congolais en général et des travailleurs en particulier parce je suis syndicaliste, nous saisissons cette opportunité pour confirmer le constat.
Mais nous n’allons pas nous limiter seulement à faire ce constat, nous devons agir et le Président doit agir en toute urgence sur tous ces facteurs qui sont à la base de cette précarité car il y a » péril en demeure ».

News.cd : À votre niveau, qu’est-ce que vous pouvez demander au Président de la République s’il vous est donné de lui parler en face.

M. Mpoyo : En ma qualité de leader syndical bien-sûr, c’est très simple et j’espère que ça m’arrivera.

Au delà du programme du gouvernement ou s’il faudra parler d’une annexe, je demanderai au Président de prendre en toute urgence et d’agir en prenant cinq mesures de redressement social contraignant vis à vis du trésor public et des employeurs; il s’agit de :

  1. La suspension effective de la TVA sur tous les produits de première nécessité;
  2. L’ instauration obligatoire de la prime de vie chère dans toutes les entreprises dont le taux ne devra pas être inférieur à 10 % applicable avant août 2023;
  3. L’ augmentation du SMIG, fixé à un taux misérable de 7075 Francs Congolais par jour pour un agent manœuvre ordinaire depuis 2018;
  4. La révision du taux d’ annuite de 3 à 5%, et
  5. L’ instauration obligatoire du payement du pécule congé dans les entreprises et établissements de toute nature au profit des travailleurs.

Pour ce qui est du point 2 et 4, nous proposons par exemple que la charge de 10% d’indemnités de vie chère et de 2% d’ annuité à ajouter sur le 3% appliqué depuis 2018 soit répartie moitié moitié entre les employeurs et le trésor public qui sera appelé à réduire l’impôt de 6 % dont 5 % au profit de l’indemnité de vie chère et 1% au profit de l’annuité, et les employeurs seront à leur tour appelés à supporter les 5 et 1% respectivement sur l’indemnité de vie chère et l’augmentation sur l’annuité.

News.cd : Merci M. Mpoyo pour votre disponibilité.

M. Mpoyo : C’est à moi de vous remercier Monsieur le Journaliste.

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