RDC : « Quand C. NANGAA perd totalement le Nord dans une glose haineuse contre l’état de siège, et relaie le discours de Kigali » [Tribune de THIERRY MONSENEPWO]
Depuis Johannesburg, en mission pour la République
Il aurait voulu vomir tout son fiel rageux sur le pouvoir que Corneille Nangaa ne s’y serait pas pris autrement.
Dans son réquisitoire au vitriol contre l’état de siège paru concomitamment dans plusieurs tabloïds à sensation, l’ancien Président de la CENI n’a eu besoin que de rassembler tous les superlatifs désobligeants pour revêtir les tenants du pouvoir, coupables à ses yeux de n’avoir pas trouvé la formule « magique » pour arrêter net la chienlit vielle de trois décennies à l’Est du pays.
De ce qui est excessif, la sagesse a toujours voulu que l’on ne fasse que trop peu cas, à la lumière du dicton qui stipule que »tout ce qui est excessif est dérisoire ».
Corneille Nangaa a certes cru pouvoir noyer sa colère sous les flots d’une grandiloquence dissonante. Il semble que ça soit de bonne guerre sous les tropiques congolaises où chaque acteur, fossoyeur de la nation ou pas, peut se targuer de rêver du top job. C’est à se demander si le rêve présidentiel suffit à conférer une nouvelle immunité par rapport au débit des grossièretés ?
DONNER UN MIROIR À CORNEILLE NANGAA
La proto-sagesse, foi du premier d’entre les sages selon la tradition hélène, vient de la connaissance que l’on s’efforce à avoir de soi-même. Connais toi toi-même, et tu connaîtras la sagesse des dieux, dit le dicton.
Vu sous cet angle, si Corneille Nangaa peut se permettre de donner de la voix dans un pays où il a plus que quiconque déplumé la démocratie par les pires élections législatives de l’histoire de l’humanité, c’est certainement parce que personne ne l’a jusqu’ici, aidé à se regarder dans un miroir. La première qui aurait dû déférer à ce devoir de vérité, est bien entendu dame la justice.
D’où vient donc que Corneille Nangaa puisse avoir le toupet de faire chanter la nation entière pour une mine d’or acquise dolosivement dans la province martyre de l’Ituri ? Quel pays voulons nous léguer à la postérité si les représentants de toutes les antivaleurs démocraticides se mue en ange de lumière au vu et au su de tous ?
Il est plus que temps qu’une voix se lève pour parler au nom de tous les sans-voix. La République a besoin d’un tel héraut pour rappeler à Corneille Nangaa qu’il n’a jamais concourru pour occuper le poste de Président de la CENI, à la différence de son valeureux successeur Denis KADIMA, passé par le creuset d’un tri rigoureux dans le gratin de la société civile. Un héraut pour lui dire qu’il traîne des casseroles susceptibles de l’abonner à un centre pénitentiaire pour le restant de ses jours. Un héraut pour lui expliquer que son patrimoine acquis en contrepartie de son passage à ce poste électoral, est une provocation de trop pour le souverain primaire…
Peut-être s’avisera-t-il enfin à réaliser que sa mince probabilité de rédemption réside uniquement dans un silence de cimetière de sa part…
DU RECRUTEMENT DES FDLR
Cette grave accusation de Nangaa qui malheureusement soutient le discours du fossoyeur Kagame, laisse sans voix. Et demanderait à ce que la justice militaire l’invite pour qu’il démontre avec preuve, ce qu’il soutient par cette accusation gravissime qui est le discours majeur de l’ennemi de notre pays, dont il devient le chantre aujourd’hui.
DE LETAT DE SIÈGE
Aucune solution humaine ne peut en 3 ans, réglée un problème qui existe depuis 3 ans fois dix, soit 30 ans… la thérapie de choc ne peut que permettre de donner un début de Solution au problème, en vue de produire un travail de longue haleine dans le temps et dans la durée, qui permettrait au finish de résoudre un problème multi-genre. Et l’état de siège a été cette réplique de choc qui n’est pas « la solution », mais l’une des solutions au problème d’insécurité de l’est de notre pays. Certes il reste une des solutions à améliorer, mais il est clairement établi que n’y était cette décision, la situation securitaire et économique aurait été plus mal dans ces deux provinces.
Si aujourd’hui, quoi qu’encore volatile, la situation reste maîtrisable, c’est grâce au commodément militaire de ces deux provinces, sous l’état de siège, décrète même les experts des Nations unies.
DE LIMPORTANCE DE LA TABLE RONDE
Toute œuvre humaine restant perfectible, l’irresponsabilité aurait été de laisser courir l’état de siège, sans une remise en question à un moment pour en juger l’efficacité et donner la possibilité de l’améliorer.
Et l’on ne peut que reconnaître en bien cette démarche portée par le Premier Ministre qui, en réunissant les différents acteurs, pourrait permettre une évaluation, en vue d’une amélioration des décisions à prendre pour mieux cerner le dossier sécuritaire de ces deux provinces.
Les congolais sont unanimes sur le fait que le chef de l’état n’a jamais ménagé aucun effort pour trouver la solution à la crise multi décennale de l’est et du nord-est de notre pays.
Alors à ceux et celles qui veulent se trouver une tribune par le soutien à Kigali, la Nation ne leur permettrait pas une telle ignominie.
Ici pour moi le moyen d’exorciser un frère, Corneille Nangaa, de l’esprit du Marechal Petain qui semble l’habiter, car il ne se ferait que plus vomir par la population, en servant de tete de pont à kagame. Et cela va inexorablement lui creer un effet contraire de ce que cet énième candidat à la présidentielle de 2023 rechercherait en faisant feu de tout bois.
Tribune de Jean Thierry Monsenepwo, Acteur Politique, Cadre à CCU (Convention des Congolais Unis)