Uncategorized

Présidentielle 2023 : “ Demain sera tard ! ” Denis Mukwge après l’annonce de sa candidature

Fin du feuilleton en République démocratique du Congo concernant la candidature de Denis Mukwge aux présidentielles annoncées cette année. Lundi à Kinshasa devant la presse et ses partisans aux couleurs à son effigie à la paroisse de Fatima dans la commune de la Gombe à Kinshasa, le prix Nobel de la paix 2018 a officialisé sa candidature estimant qu’il serait trop tard s’il venait à attendre jusqu’en 2028.

« Demain sera tard ! C’est aujourd’hui, C’est pourquoi je suis prêt et que j’y aille maintenant », a-t-il annoncé. Il s’agit selon le docteur Congolais d’un engagement conditionné et d’une responsabilité collective. « le moment propice, c’est maintenant».

100 000 dollars collectés pour sa caution

Bien qu’en ayant pas peut-être les ambitions de devenir président de la République au départ , la candidature de Denis Mukwge se précisait, poussée notamment par les Congolais. En septembre dernier, une somme de 100 000 dollars, collectés par sa population majoritairement par les femmes lui avaient été remis pour sa caution. Après qu’il a reçu ce montant dans son hôpital Panzi à Bukavu dans le sud-Kivu, le prix Nobel de la paix avait annoncé sa couleur dans la course présidentielle, reconnaissant les efforts des Congolais qui vivent dans le « misère » mais parviennent à lui offrir cette somme. À cette même occasion, le candidat 68 ans avait dénoncé la balkanisation Congolaise.

« Nous sommes déjà balkanisés. Le Congo est déjà divisé. Les burundais contrôlent toute la pleine de la Ruzizi jusque dans les Hauts plateaux. Beni, Rutshuru et Ituri sont sous le contrôle des ougandais. Le Kenya contrôle toutes nos banques. Aujourd’hui Bunagana, Masisi et Rutshuru ne sont pas sous notre contrôle. Comprenez donc que notre lutte sera dure et longue », avait-il vilipendé.

Soutenu par l’occident

Dans la foulée de son discours à Panzi, Denis Mukwege avait renié les allégations selon lesquelles, il est soutenu par les occidentaux. Bien qu’il a multiplié ses voyages en Europe depuis le début de l’année, il avait affirmé qu’il n’avait «ni besoin de l’appui de l’orient ni de l’occident», justifiant son attachement au peuple Congolais démuni. Une façon pour lui de donner du grain à moudre à ses détracteurs sur cette question.

Son projet de société

Comme tout autre candidat, le néophyte en politique s’il faut le dire, le désormais candidat à la présidentielle, Denis Mukwege a dévoilé son projet de société s’il venait d’être élu président de la République, soulignant qu’il fallait « renoncer à son confort personnel au patriotisme ». Douze piliers constituent son projet dont la sécurité et la santé proposant notamment le travail et la discipline.

« Je ne connais qu’une recette : le travail et la discipline. C’est le projet de société que je vous propose. Si demain vous décidez de me confier la conduite de notre destin commun, ce que je vous promets c’est le travail, le travail et encore le travail. L’effort, la discipline et le sérieux », a dit le réparateur des femmes, qui se bat depuis plusieurs années maintenant pour la justice sur les violences faites contre les femmes, les crimes contre l’humanité commis dans son pays.

« Après, c’est la continuité de mon action et de mon engagement depuis 41 ans au service de mon pays, de mon peuple, des plus démunis et vulnérables, des malades, des victimes des violences, de l’homme. J’ai toujours mis l’homme au centre de mon combat et de mon action ».

Renoncement aux honneurs

Convaincant dans son discours, le médecin Congolais a reconnu l’humiliation des siens à travers le monde. C’est dans cette optique qu’il a affirmé qu’il recononcerait à tous les honneurs une fois qu’il est élu président de la République. Pour ne pas payer la tête des siens en détresse.

« Comment me contenter de tapis rouge et les honneurs individuels quand l’ensemble de notre peuple est humilié chaque jour ?», s’interroge le candidat président.

Fraude électorale par le régime en place

A trois mois des élections générales alors que la commission électorale nationale indépendante ( CENI) rassure quant à la transparence des résultats, cette hypothèse est plus que jamais douteuse chez le prix Nobel de la paix, qui accuse le régime en place de préparer la fraude électorale à l’instar de celle vécue en 2018. L’homme respecté à travers le monde pour son combat sur les inégalités de la femme dit ne pas comprendre pourquoi le régime prépare la fraude électorale qu’au bilan.

« Nous devons tous comme peuple être conscients des problèmes graves qui entravent le processus électoral. Fraude massive préparée, préméditée au lieu de préparer un bilan pendant 5 ans on a préparé comment organiser la fraude », a-t-il expliqué avant de continuer : « la corruption, le détournement, l’instrumentalisation des institutions et même des finances publiques».

Le fondateur de l’hôpital de Panzi estime que la réponse collective doit être une « indignation » en faisant une résistance à ce qu’il qualifie de « prédation» cette pratique. Il envisage également la révolution démocratique pour valoriser les droits des Congolais.

« Nous devons faire appel solennel aux rassemblements de toutes les forces acquises au changement pour le salut de la nation. Que ce soit la société civile, les partis politiques, les confessions religieuses, tout citoyen Congolais, la mobilisation pour une prise de conscience populaire pour tout changer et faire basculer l’histoire ».

« Je n’ai ni or, ni argent à vous donner. Je n’ai même pas des t-shirt et des casquettes à distribuer. Mais ce que j’ai de plus précieux, « mes convictions, mon expérience, mon amour pour chacun de vous, mon amour pour notre pays » je vous la donne »

Candidat déclaré à la présidentielle, Denis Mukwge devrait déposer son dossier ce mardi à la commission électorale nationale indépendante selon nos informations. Prêt à conquérir la victoire à l’issue du scrutin programmé en décembre prochain, le prix Nobel de la paix va devoir batailler contre le président Félix Tshisekedi et les opposants en ordre dispersé dont : Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Delly Sesanga, ou encore Matata Ponyo Mapon.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *