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L’INTÉGRATION DE LA NOTION DU « GENRE » DANS LA SOCIÉTÉ CONGOLAISE : UN SACRILÈGE DE LA CULTURE ET DE LA LÉGISLATION CONGOLAISES DANS L’AGENDA POLITIQUE DE Dr DÉNIS MUKWEGE MUKENGERE.(Alix NTAMBUA KAMINA)

Tribune de Alix NTAMBUA KAMINA

Dans l’une de ses sorties médiatiques, Monsieur Dénis MUKWEGE MUKENGERE, candidat président de la RDC à l’élection présidentielle du 20 décembre 2023, soulignait que « pour renforcer la cohésion nationale, il faudra créer les conditions d’une société inclusive dans laquelle sont garantis les droits, l’intégrité et la dignité de chaque citoyen. Que chaque citoyen se sente chez lui au Congo et NOUS DEVONS INTRODUIRE LA NOTION DU GENRE DANS CETTE INTEGRATION ». Dans une société ayant ses valeurs culturelles traduites par les normes, institutions, rites, us et coutumes des peuples, pareils propos sont plus inquiétants (car tenus par une personne voulant briguer la magistrature suprême d’un pays) et nous poussent à réfléchir pour comprendre ce qu’ils cachent en réalité dans l’agenda politique du surnommé « réparateur des femmes » victimes de mutilations génitales.

Qu’entend-on par la notion de genre ? De plus en plus mobilisée dans les sociétés occidentales (européennes et américaines) comme une composante de l’identité de chaque individu afin de justifier généralement des pratiques perverses, liberticides et contre-nature totalement opposées aux valeurs culturelles africaines, la « notion du genre » est une hypothèse selon laquelle l’identité sexuelle de l’être humain dépend de l’environnement socio-culturel et non du sexe – masculin ou féminin – qui caractérise chacun dès l’instant de sa conception, assigné à la naissance, inscrit sur le certificat médical de naissance et mentionné dans l’acte de naissance (article 118 de la Loi n°16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant la loi n°87/010 du 1er août 1987 portant Code de la famille).

Suivant ses propos scandaleux, Mukwege fait de l’intégration de la notion du genre en RDC un impératif : « nous devons introduire ». D’après cette notion, notre genre devrait être fondé sur notre orientation sexuelle, que nous sommes libres d’accepter selon ce que nous ressentons être. Cette identité du genre que veut nous imposer Mukwege pourrait avoir des formes diverses tout comme elle pourrait évoluer dans le temps, ce qui conduira la société congolaise à normaliser les pratiques perverses et contre-nature illustrées par l’acronyme « LGBTQQIP2SAA » : lesbiennes (femme-femme), gays (homme-homme), bisexuels, transgenres, personnes intersexuées, personnes-aux-deux-esprits/bi-spirituelles, personnes agenres et asexuelles (neutre, c’est-à-dire ni homme ni femme). Les professeurs Drs Valentin Ngoma Malanda et Samuel Mampunza Ma Miezi classifient ces perversions dans la catégorie des troubles de comportements sexuels et des relations amoureuses qui tendent à surplanter de façon durable la sexualité normale, laquelle s’exerce entre deux partenaires majeurs de sexes opposés.

La notion du genre est différente du sexe. Le « sexe » désigne la réalité biologique – homme ou femme – de l’être humain, tandis que le « genre » désigne la dimension sociale du sexe qui ne dépendrait pas du sexe biologique. Ainsi, la notion du genre sous-estime la réalité biologique de l’être humain. Réductionniste, elle survalorise la construction socio-culturelle de l’identité sexuelle, qu’elle oppose à la nature.

Or, dans la culture africaine, bantoue et congolaise traduite dans notre Constitution et nos lois congolaises, « Tout individu a le droit de se marier avec la personne de son choix, de sexe opposé, et de fonder une famille » (articles 40 de la Constitution du 18 février 2006 telle que révisée par la Loi n°11/002 du 20 janvier 2011, et 334 du Code de la famille).

La notion du genre qu’évoque Dr Mukwege ne s’apparente aucunement à l’égalité ni moins à la parité homme-femme déjà garanties constitutionnellement et légalement en RDC. La « parité » signifie que « chaque sexe est représenté à égalité numérique ». Elle est un instrument au service de l’égalité et constitue un droit fondamental constitutionnellement garanti à toute personne, quel que soit son sexe biologique. L’égalité et la parité homme-femme sont déjà constitutionnellement garanties en RDC : « Les pouvoirs publics veillent à l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard de la femme et assurent la protection et la promotion de ses droits. (…) Ils prennent des mesures pour lutter contre toute forme de violences faites à la femme dans la vie publique et dans la vie privée. La femme a droit à une représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales. L’État garantit la mise en œuvre de la parité homme-femme dans lesdites institutions » (article 14, alinéas 1, 3, 4 et 5 de la Constitution du 18 février 2006).

Par ailleurs, suivant l’alinéa 6 de cet article 14 de la Constitution, la Loi n°15/013 du 1er août 2015 portant modalités d’application des droits de la femme et de la parité met en place les principes susceptibles de favoriser l’égalité des chances ainsi que la parité homme-femme dans la société congolaise. Concernant le processus électoral, le législateur a mis en place une condition favorable à la parité homme-femme en exemptant une liste des candidatures du paiement du cautionnement pour avoir aligné 50% au minimum de femmes dans une circonscription électorale (article 13 alinéa 3 de la Loi n°22/029 du 29 juin 2022 modifiant et complétant la Loi n°06/006 du 9 mars 2006 portant organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales telle que modifiée par la Loi n°11/003 du 25 juin 2011, la Loi n°15/001 du 12 février 2015 et la Loi n°17/013 du 24 décembre 2017).

Quels sont les enjeux de l’agenda politique de Dr Mukwege pour la société congolaise ? (1) Chacun choisira donc librement son orientation sexuelle suivant sa propre volonté, se mariera et aura légalement des rapports sexuels avec qui il veut ; (2) l’organisation de la société congolaise ne reposera plus sur les différences entre homme et femme, mais sur les diverses formes de sexualités ; (3) la famille fondée sur un couple composé d’un homme et d’une femme n’aura pas plus lieu d’être que d’autres formes de « famille » ; (4) il y aura donc une reconnaissance par la loi du mariage homosexuel ; de même, (5) la reproduction devra être complètement maîtrisée et ouverte à toutes les formes de couples, hétérosexuels ou homosexuels.

Donc, selon Dr Mukwege, personne en RDC n’aurait à s’en tenir à sa propre réalité sexuelle et l’identité sexuelle sera subjective. Ceci est non seulement pervers, contre-nature mais aussi contre les Saintes Écritures de Genèse 2, 23 : « Et l’homme dit : Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! On l’appellera femme, parce qu’elle a été prise de l’homme ». Vouloir intégrer une dimension de genre, dans son acception occidentale, est purement diabolique et très dangereuse pour la société congolaise.

Cet agenda politique cache des dictas bien élaborés à l’Occident qui finance Dr Mukwege à souhait pour la réalisation de leurs desseins contre la culture africaine en général et congolaise en particulier ! D’où il est ici important de rappeler à Dr Mukwege que chaque culture a une valeur spécifique et aucune culture n’est réductible à une autre. La culture africaine ne peut être réductible face à la culture occidentale hautement corrompue si pas perverse.

Chers compatriotes, l’intégration de la notion du genre telle qu’exprimée et voulue par Dr Mukwege, constitue une haute trahison de la culture africaine. Pouvons-nous nous demander s’il n’y a pas eu justement dans cet agenda politique la vente aux enchères de l’identité congolaise ? Après avoir réussi à réparer les femmes, Dr Mukwege s’assigne-t-il aussi la mission de réparer les hommes en vue d’une société congolaise perverse, contre-nature et sans identité culturelle ?

La culture africaine est l’excellente définition de l’humanisme et l’identité originelle de l’univers. L’humanisme africain reste la seule et l’unique chance pour le monde entier devant la déshumanisation qui menace l’homme moderne. La valeur humaniste de la culture africaine est recherchée par d’autres peuples aveuglés par l’individualisme et le matérialisme aliénant qui réduisent désespérément tout être humain…
Chers Jeunes congolais et africains, nous avons le devoir urgent de nous constituer en barrière pour préserver notre identité. Soyons fiers de nos valeurs culturelles, nous ne devons aucunement considérer notre héritage culturel comme une valeur arriérée mais plutôt comme notre véritable identité.

Il y a urgence et nécessité impérieuse d’organiser une véritable révolution culturelle pour extirper toutes les manifestations du néocolonialisme culturel nocif. Nous devons arrêter cette tendance à imiter sans discernement ou passéisme aveugle. Il nous faut une révolution qui implique à la fois la révolution de la pensée, de la mentalité et de l’action.

Sauver le pays comme le prétend Dr Mukwege n’est aucunement dans sa prétention scandaleuse de l’intégration de la notion du genre tel que le veulent aujourd’hui ses partenaires politiques occidentaux. Nous n’avons aucun droit et aucune raison de tourner dos à notre culture qui exprime notre identité afin d’épouser une certaine notion du genre néocolonialiste. Croyons d’abord en nous-mêmes et restons nous-mêmes.

Africain, fier de l’être !
Congolais, fier de l’être !

Alix NTAMBUA KAMINA

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