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Kamereh sur Katumbi : « le système de jeu d’encerclement que nous avons adopté ne lui a pas laissé beaucoup de chances»

Il était peut-être le dernier à garder son silence sur Moïse Katumbi, le challenger principal de Félix Tshisekedi à la présidentielle du 20 décembre dernier. Certains ont même insinué qu’il entretenait, jusque-là, de bonnes relations avec l’ancien gouverneur du Katanga, qui refuse de partager le bilan du président de la République, après avoir été à la mangeoire de l’union sacrée.

Finalement, l’allié de Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe, est sorti de son omerta pour expliquer comment l’Union sacrée a réussi le coup d’anéantir le millionnaire, qui se dressait, sans doute, comme le seul rubicon devant le deuxième mandat tant rêvé du président à sa propre succession.

Le combat démocratique n’a pas parvenu à éliminer Katumbi sur le terrain, reconnaît le président de l’Union pour la Nation Congolaise, qui révèle l’encerclement comme stratagème mis en place par le pouvoir afin de miniaturiser les chances de celui qu’une frange des Congolais indexe d’étranger.

« Nous avons mené un combat démocratique, on a senti que l’adversaire existait sur le terrain. Mais le système de jeu d’encerclement que nous avons adopté ne lui a pas laissé beaucoup de chances. Il était seul en train de circuler dans ses jets», s’est-il moqué de lui.

Durant un mois de campagne électorale, Moïse Katumbi, président du parti politique Ensemble pour la République, avait fait l’objet d’un bashing, à l’instar de Kabila, que l’opposition de l’époque qualifiait de Rwandais. Noël Tshiani, qui le taclait visiblement avec sa proposition de loi, connue sous le nom de père et de mère, limitant le poste du président de la République aux seuls Congolais nés des parents de souche, tirait encore sur l’ambulance, lorsqu’il était allé, par devant la cour constitutionnelle, pour demander le rejet de sa candidature. Hélas!

Félix Tshisekedi, lui, n’a eu de cesse, même après la campagne électorale, de tirer à boulets rouges sur Katumbi, utilisant la nébuleuse de sa nationalité comme talon d’Achille. Dans tous ses meetings, quand il parle du candidat de l’étranger, il faisait assurément allusion à Moïse Katumbi, pour la simple et bonne raison que ce dernier n’a pas eu à citer Paul Kagame comme l’agresseur principal de la RDC dans sa partie est. Peu avant l’ouverture de la campagne électorale, Félix Tshisekedi l’avait même cité nommément, remettant en question son bilan, 9 ans à la tête de l’ancien Katanga, aucun aéroport au standard international construit, pas d’hôpitaux et autres.

Sur les réseaux sociaux, par ailleurs, toute une armée numérique était mobilisée pour perpétrer ce combat de Félix Tshisekedi, dans toutes formes d’invectives, réponses et attaques, venant des camps adverses.

In fine, Félix Tshisekedi en est sorti vainqueur, au vu des résultats déjà publiés par la commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), creusant l’écart avec tous ses challengers, d’autres par sportivité, ne se sont pas empêchés de l’en féliciter et lui souhaiter le meilleur au prochain mandat.

Samyr LUKOMBO

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