TRIBUNE

INTELLIGENCE GÉOSTRATEGIQUE DE LA GUERRE ÉCONOMIQUE MENÉE CONTRE LA RDC PAR LE RWANDA INTERPOSÉ( tribune de Thierry Monsenepwo

COMME HIER LE CNDP,LE M23 EST LE BRAS ARMÉ DU RWANDA POUR PILLER LA RDC

  1. LIMINAIRE

La République Démocratique du Congo est en train de subir depuis trois décennies un génocide à basse intensité qui n’a pas l’air de heurter outre mesure la conscience universelle, malgré l’extermination de pas moins de 10 millions d’autochtones Congolais à l’Est de la République, occasionnés par le chaos orchestré par la principauté militaire rwandaise, agissant en tête de pont des multinationales occidentales.

Les Congolais doivent retenir que le génocide autrement plus dévastateur, parce que silencieux, encore en vigueur à l’Est, n’est pas le premier du genre sous les tropiques congolaises. Au début du siècle dernier, le Roi des Belges, Léopold II, avait directement décimé plus de 10 millions de nos parents pour faire le trop plein de caoutchouc dont rafolait l’industrie automobile naissante ainsi que d’autres produits à très forte valeur commerciale tels que l’ivoire et les essences de bois d’oeuvre. L’émoi suscité par ce dépeuplement simultané de la population congolaise, notamment après les dénonciations de la presse britannique (Cfr le Livre : Les fantômes du Roi Léopold II de Rochild) finirent par décourager la folie meurtrière du Roi des Belges, qui mourut en 1909, non sans s’être fait bonne conscience en vendant sa propriété africaine à l’État belge.

Il était donc hors de question pour les européens et les occidentaux en général de charger de nouveau leur conscience avec des pogroms ou des génocides en terre africaine, surtout après l’horreur suscitée par la Shoah (holocauste) pendant la deuxième guerre mondiale.

La présente dissertation vise à mettre en lumière les motivations profondes de l’interminable guerre que nous mène le minuscule État rwandais, devenu comme par alchimie une puissance militaire ces trente dernières années, alors que nous savons tous que ce pays sans ressources naturelles n’a aucune usine de fabrication d’armes et vit sous la perfusion budgétaire permanente des pays occidentaux.

Mon propos est de faire émerger une intelligence géostratégique que tous les Congolais normalement constitués doivent avoir en partage, à savoir : les deux génocides enregistrés jusqu’ici dans l’histoire du Congo l’ont été d’abord et avant tout pour des raisons économiques.

  1. LE COLOMBO-TENTALITE ET LE DÉBUT DE L’ENFER CONGOLAIS

La chute du mur de Berlin considérée comme le symbole de l’essoufflement de la guerre froide se produisit dans l’optique d’un changement de paradigme entre puissances nucléaires antagonistes ne pouvant plus se faire la guerre à haute intensité, y compris par procuration. La domination planétaire devrait désormais être fonction de la maîtrise des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, dont les différentes capsules sont produites à base d’un minerai hautement stratégique se trouvant principalement à l’Est de la République Démocratique du Congo. Il sied de rappeler qu’avant 1990, le Kivu était une région touristique et pastorale dont les seules exploitations extractives étaient formellement encadrées par l’État, actionnaire unique de la SOMINKI (Société Minière du Kivu).

Du jour au lendemain du génocide rwandais de 1994, causant pres de 800.000 morts, le Kivu va se transformer en poudrière, en même temps que l’exploitation sauvage des minerais du sang va exploser. De manière totalement injustifiée, le Rwanda va subitement devenir un havre de paix, occuper à exporter la guerre au Congo en contrepartie des matières premières congolaises lisiblement exportées vers certains pays de l’occident via Anvers ou Amsterdam par des multinationales de plus en plus requinquées.
Qu’il s’agisse de l’AFDL, RCD, CNDP ou aujourd’hui le M23 bis revenant de celui de 2012, la stratégie reste la même. Il s’est toujours agi pour les puissants de ce monde qui ne veulent plus se salir directement les mains comme Léopold II, de se servir du Rwanda pour piller sans contrepartie les minerais stratégiques du Congo, quitte à exterminer les autochtones ou à créer le chaos, qu’importe. Qu’on se le tienne pour définitivement ancré dans les esprits : la guerre de l’Est est économique par essence. En tant que sous-traitant d’une commandite internationale, le Rwanda s’entremêle les pinceaux avec moults prétextes plus fallacieux les uns que les autres, à l’instar du bouclier imaginaire sur une communauté prétendument martyrisée sur la base du faciès, ou encore la chasse aux présumés tout aussi fantomatiques FDLR, dont aucun ne s’est jamais aventuré sur le Territoire rwandais depuis le lendemain de l’instauration de l’opération turquoise en 1994.

  1. FELIX-ANTOINE ANTOINE TSHISEKEDI COUPE LE MAL À LA RACINE

Cela pourrait peut-être échapper au commun de mortels généralement porté par des analyses à vue d’oeil. La vérité est que l’avènement du Président Félix-Antoine Tshisekedi a cette spécificité d’avoir sonné le glas du règne des belligérants congolais d’inspiration rwando-ougandaise. La victoire du Président Tshisekedi est à interpréter comme la revanche du peuple sur les tenants des rebellions venues du Rwanda ou de l’Ouganda, en se servant du modèle démocratique de la troisième République ; modèle ayant finalement été cornaqué par le peuple aux dépens de ses concepteurs qui pensaient béatement pouvoir pavoiser longtemps avec la souveraineté cyniquement confisquée au souverain primaire.

N’ayant donc rien à devoir à la pègre de la principauté militaire rwandaise et à ses parrains outre-mer, le Président TSHISEKEDI, qui tire toute sa légitimité d’une lutte démocratique non violente remontant au début des années 80, s’est donné pour boussole de gouvernance de terminer une bonne fois pour toute le calvaire vécu par son peuple en rompant les amarres prébandières du Rwanda avec les régions côtières les plus contiguës, principalement en Provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
La réalité est que, grâce à l’état d’urgence, le Chef de l’État Congolais a trouvé le meilleur moyen de bloquer une mafia profondément enracinée, ayant jadis des ramifications jusqu’au coeur de l’appareil de l’État, notamment par ce que M’zee Laurent Désiré Kabila avait parlé de cette réelle infiltration au sommet de l’État.

  1. L’ABSURDITÉ DE L’ALIBI DES FDLR

Les FDLR, entendez « Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda », constituent la principale organisation politico-militaire hutu rwandaise, chassée du pouvoir au Rwanda en 1994, et qui caresse le rêve de reconquérir le pouvoir à Kigali, y compris par des moyens militaires, selon les positions de kigali. il faut ajouter 30 ans aux extrémistes ayant fui le Rwanda en 1994 pour comprendre que cette constellation n’a pu que disparaître, soit par la force des canons de l’armée rwandaise qui les a pourchassés partout en RDC sous le couvert de l’AFDL et du RCD ; ou encore sous le coup de l’épuisement à cause de l’usure et de l’âge moyenne de ces combattants de jadis qui compterait 70 ans aujourd’hui.

Pour mémoire, du 25 janvier 2009 au 25 février 2009, l’armée rwandaise a même eu le privilège d’entrer sur le Territoire congolais, pour débusquer les dernières poches résiduelles de ces fameux FDLR. A leurs côtés, la mission de maintien de la paix des Nations unies et les fardc coopéraient à la manoeuvre. Pendant 1 mois une opération de nettoyage à été menée, à l’issue de laquelle une conférence de presse à été tenue pour vanter l’atteinte des objectifs assignés. L’ex chef de l’état Joseph kabila, et l’actuel président du rwanda étaient présent en ce jour à goma.

Plusieurs années après, devant l’Assemblée générale des Nations-Unies, le Président congolais Félix TSHISEKEDI n’y est pas allé par le dos de la cuillère pour tordre le cou aux mensonges rituels de Paul Kagame justifiant ses cycliques agressions du Territoire de la RDC.
« Dès lors, les Congolais se demandent de quels FDLR parle-t-on ? Quel est le mètre carré du territoire rwandais occupé par ces fantomatiques FDLR ? A quel lieu précis du sol rwandais a-t-on vu un jour un seul soldat congolais? « , avait-il vituperé.
Il serait totalement dénué de sens d’insinuer que durant 25 ans, les FDLR toujours présents en rdc, n’auraient jamais eu l’idée d’attaquer le rwanda ? Si FDLR il y a, c’est qu’ils seraient plus dangereux pour le Congo où ils opèrent, que pour le Rwanda. Alors de quoi KAGAME a peur ?

4.2. LE M23 DÉFENSEUR DES TUTSI CONGOLAIS ?

Le recrutement de Corneille Nangaa comme proxy du Rwanda aux côtés du M23 démontre à suffisance que ce groupe armé n’a rien d’une milice ethnique tutsi. En effet, Corneille NANGAA s’arcboute à un nouveau cahier de charge qui n’intègre en rien la donne de la défense de la communauté tutsi du Congo dont certains tenors ont, par ailleurs, et à maintes reprises, fustigé les ingerences du Rwanda dans leurs revendications au même titre que les 500 autres communautés
qui constituent la mosaïque de la nation congolaise. En clair, cette communauté elle-même n’a jamais fait de déclarations allant dans le sens de craindre une supposée épuration au Congo. Bien au contraire, en novembre 2023, le Ministre d’État, Ministre des Infrastructures, Alexis Gisaro, avait trouvé nécessaire de demander à Kagame de ne plus oser se servir des tutsi congolais comme chevaux de Troie. Pour ce leader tutsi congolais, les intérêts de sa communauté sont mêmes aux antipodes des recriminations téléguidées du M23.

  1. LES MINERAIS DU SANG OU LE NERF DE LA GUERRE

Le soucis du pouvoir despotique de Kigali est de maintenir coûte que coûte la contrebande installée dans les territoires occupés, afin de maintenir le flot de cash que cela crée au Rwanda pour le Chef de gang KAGAME et autres crapules. La résurgence du M23 en novembre 2020 visait principalement
à mettre la main sur des mines non encore exploitées. En atteste l’itineraire de la progression du M23, notamment à Kishishe, pour contrôler les gisements miniers se trouvant à Rutshuru, ayant appartenu à la Société Aurifère du Kivu et du Maniema (SAKIMA), ex SOMINKI.
Dans la quête du M23, c’est plus le pyrochlore, un minerai qui contient le niobium, matière première très utile dans l’aéronautique et l’informatique, qui est visé. Pour ce faire, le M23_RDF a pris le contrôle de plusieurs villages qui donnent l’accès direct et indirect au site de Rubaya. L’enjeu étant d’isoler ainsi la ville de Goma pour éviter toute intervention militaire dans la zone.
Le carnage de Kishishe le 29 novembre 2022, destiné à expurger les populations afin de mettre la main sur ces minerais, obéit à la même logique économique ayant prévalu sous Léopold II.

  1. RÉSEAUX DE CONTREBANDE de pillages

Pour ceux qui connaissent la zone des opérations militaires en cours dans les encablures de Goma, le site de Rubaya surplombe une colline avec plusieurs entrées et sorties. En contre-bas se trouvent des villages sous contrôle de l’armée Rwandaise comme Karuba, Bihambwe. Pour des raisons sibbilynes, le M23_RDF semble s’empêcher s’avancer vers le carré minier de Rubaya pour ne pas s’attirer les foudres de la pression internationale.
De l’aveu même des sociétaires du M23, le mouvement n’aurait aucune intention de prendre la colline minière, en vue de se mettre à l’abri des pressions de la Communauté internationale qui connait très bien la haute teneur de cette mine en matières premières stratégiques.
D’autre part, le M23 est conscient que la cité de Rubaya vit grâce à ses minerais, et que si l’on interdit l’exploitation, la population va manifester pour exiger sa réouverture. Ainsi l’armée rwandaise se contente de rester un peu plus loin du site tout en faisant le siège du gisement minier dans le dessein de contraindre les exploitants à évacuer eux-mêmes leurs productions vers le seul corridor sécurisé, en l’occurence, celui donnant sur le territoire rwandais.
En temps normal, les négociants viennent avec leurs minérais tracés et payent les taxes de l’Etat à Goma. Etant donné qu’ils n’ont plus accès à Rubaya avec l’encerclement de la zone, les creuseurs n’ont d’autre choix que de payer des taxes à l’armée rwandaise dans le village de Mushaki, sous contrôle du M23_RDF, et de là, ils se retrouvent escortés sur la route qui passe par Kilolirwe_Parc de Virunga_ derrière le volcan Nyiragongo_ kibumba_Buhumba, puis traversent Kabuhanga au Rwanda où un marché noir de fortune est érigé. C’est là que les négociants rwandais viennent prendre les minerais au prix de leur choix. Une fois au Rwanda, ces minerais ne peuvent plus rentrer au Congo et sont exportés comme produits issus du sous sol rwandais, pourtant connu pour ne pas abriter toutes ces matières premières d’importance.
Par la conquête de Shasha, Bweremana et Minova, l’armée rwandaise et les terroristes du m23 cherchent donc à créer un couloir qui irait de Rubaya jusqu’à Kasunyu au bord du Lac Kivu, afin de permettre l’évacuation vers le Rwanda, via le Lac Kivu, des tonnes de coltan et d’autres minerais déjà stockés.
C’est la raison des renforts en hommes et matériels militaires en vue d’atteindre la zone sans beaucoup de manœuvres. À en croire plusieurs analystes, la présence des navires de guerre rwandais sur le lac Kivu, aux alentours de la station de Gaz se justifie par la nécessité de convoyer les minerais de sang venant du Congo.

  1. SILENCE COMPLICE DE LA COMLUNAUTÉ INTERNATIONALE

Plusieurs pays de l’hémisohere Nord profitent au grand jour du pillage à ciel ouvert de la RDC par son voisin rwandais, idéalement équipé en armes de pointe à cette fin. Les rivières du sang des innocents congolais, sacrifiés sur l’autel de la rationalité économique à double vitesse, depuis près de 30 ans n’ont toujours pas atteint le seuil de l’inacceptable, alors qu’en Ukraine des milliards de dollars sont brassés pour moins que ça.
En contrepartie de cette impunité dont jouit Kigali sur le sol congolais, Kagame utilise l’appui militaire reçu pour « louer » des milliers de supplétifs de son armée aux forces de maintien de la paix dans plusieurs pays africains, tels que la République Centrafricaine, le Somali, etc. C’est également Paul Kagame qui fait le chien de garde des intérêts de certaines entreprises aux prises avec les rébellion et le terrorisme, à l’image des puits de pétrole de certaines sociétés petrolieres occidentales situées dans la région de Cabo Delgado au Mozambique notamment.

  1. APPEL AU SURSAUT PATRIOTIQUE CONGOLAIS

La guerre économique venant du Rwanda avec sa cohote de génocidés est un chapitre contre lequel tous les Congolais devraient se faire entendre d’une seule voix. Il est temps pour tous ceux que le pays compte comme patriotes de prêter mains fortes au Chef de l’état, Félix Tshisekedi, en sa qualité d’unique Commandant en Chef de nos forces de défense et de sécurité. Cette ère est, à n’en point douter, la dernière chance pour le maintien du Congo dans sa configuration connue, au sein du concert des nations. La menace de balkanisation que dénonçait le Héro National Patrice-Emery LUMUMBA ne s’est jamais fait aussi précise que maintenant, en raison de l’appât du gain qui fait de plus en plus saliver les exécutants rwandais. Force est de reconnaître que le Président Tshisekedi est sur la bonne voie, en ce qu’il est en train de couper le mal à la racine, chose que ses illustres prédecesseurs n’ont malheureusement pas réussi à faire, à cause des accointances incestueuses proches ou lointaines avec le Rwanda. Il a redonné un visage à notre armée et a commencé à affamer le cancer qui n’est autre que le pouvoir de Kigali. Des ports de mombassa aux frontières du rwanda, les filons d’or de sang et de coltan de la mort ne coulent plus avec un même débit. Les décisions politiques, sécuritaires et l’élan diplomatique du Président Félix Tshisekedi ont largement contribué à assécher les lignes d’approvisionnement de Kigali.
A nous Congolais de saisir la balle au bond.
A nos journalistes et médias de cesser de faire la propagande de l’ennemi au nom d’une neutralité béate qui confine à une complicité avec l’ennemi. Sachons placer la mère patrie au-dessus de nos intérêts mesquins.


Thierry Monsenepwo
Cadre et commutateur de l’union sacrée

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