De la radiation à la révolution : Exclu du Parti, inclus dans l’avenir, Iracan se réinvente

L’honorable Gratien Iracan, figure politique du pays, vient de tourner une page importante de son parcours. Radié du parti Ensemble pour la République, il n’a pas fui le débat. Au contraire, il a pris la parole pour dénoncer les dérives internes du parti, tout en affirmant que ses idées avaient fini par diverger de celles de ses anciens camarades.
« Je respecte le président Moïse Katumbi. Je respecte les membres, le secrétaire général, les militants du parti Ensemble. Mais nos idées ne coïncidaient plus. Le projet pour lequel j’avais adhéré avait pris un autre virage », a-t-il confié lors d’une conférence de presse à Kinshasa.
Ancien haut représentant du parti Ensemble dans l’Est, Gratien Iracan avait déjà donné le ton en démissionnant de son poste. « Je n’avais pas réussi à triompher de ma mission de ramener plus de députés dans l’Est. Les circonstances de l’élection m’en ont empêché. En homme honnête, j’ai préféré céder la place à d’autres plus vigoureux », a-t-il déclaré.
S’il a quitté le parti, il n’a pas quitté le combat. Il reste opposant, et l’affirme sans détour : « J’ai participé aux consultations en tant qu’opposant, et je resterai dans l’opposition jusqu’à la fin de cette législature. Après, ma base et moi évaluerons la suite. Le plus important, c’est que nos idées contribuent à faire gagner le Congo. »
Dans un contexte où les partis politiques sont souvent accusés de régionalisme et de népotisme, Iracan appelle à une prise de conscience : « Les politiciens ont détruit ce pays. Rien ne se développe à cause des partis qui ne représentent que leurs provinces ou leurs familles. J’invite la jeunesse et tous les Congolais, d’où qu’ils viennent, à nous rejoindre pour créer un mouvement national, fort, uni, qui bâtira réellement la nation. »
Fidèle à sa région, il n’a pas manqué de dénoncer l’oubli de l’Ituri : « Chez moi, à l’Ituri, on tue. Le Rwanda occupe nos terres. Pendant ce temps, les politiciens font le gros dos au lieu de chercher des solutions. » Pour lui, « il n’y a pas de Congolais plus valeureux qu’un autre. Nous sommes tous égaux. »
Et alors que certains le soupçonnent de manœuvres politiques, il répond sans détour : « Je suis venu pour servir le Congo. »
Son avenir ? Il l’annonce clairement : « Je serai candidat à la présidence de la République en 2028. Et cette fois, je le ferai librement, avec les miens, avec conviction, pour un Congo fort. »
Abudu Yawolo