Kagame et Ramaphosa enterrent la hache de guerre… Et si le Congo tirait enfin les leçons ? Steve Ntama réagit

Lors du Africa CEO Forum à Abidjan, Paul Kagame et Cyril Ramaphosa ont surpris plus d’un. Alors que leurs relations étaient récemment tendues à cause de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC, les deux chefs d’État se sont affichés côte à côte, souriants, unis par un message commun : l’Afrique doit résoudre elle-même ses conflits.
Kagame a reconnu que les efforts de paix en cours, notamment ceux du Qatar et des États-Unis, n’ont pas encore produit de résultats concrets :
« On ne peut pas dire que nous avons réussi. Tout le monde essaie. Encore une fois, cela revient à nous. »
Ramaphosa a renchéri en appelant à une appropriation africaine des processus de paix :
« Quelle que soit la contribution des partenaires étrangers, tout doit être endossé, signé et approprié par nous, Africains. »
Des mots forts. Mais ce qui frappe surtout, c’est le ton d’apaisement entre deux présidents qui, il y a peu, s’accusaient mutuellement par médias interposés. Souvenons-nous : Ramaphosa avait pointé du doigt l’implication du Rwanda dans la mort de soldats sud-africains en RDC, et Kagame avait sèchement nié toute responsabilité.
Aujourd’hui, ces tensions semblent mises de côté. Pas un mot de plus sur les accusations. Pas d’hostilité. Juste une poignée de main, des sourires et un discours unifié.
Et nous, en RDC, que devons-nous comprendre ? Steve Ntama / Président de la fondation Ntarro Fils
Ce moment diplomatique nous enseigne une vérité claire : les intérêts des États passent toujours avant les émotions. Là où certains s’attendaient à un affrontement public, les chefs d’État ont préféré protéger leurs relations stratégiques, économiques et géopolitiques.
Le Congo, lui, ne doit pas être le grand oublié de cette réconciliation. Au contraire, nous devons en tirer des leçons et des forces :
Renforcer notre diplomatie : le Congo doit être présent, stratégique, actif dans tous les processus de paix et développement.
Protéger nos intérêts d’abord : comme le font le Rwanda et l’Afrique du Sud, nous devons apprendre à parler d’une seule voix sur la scène internationale.
Ne plus attendre que d’autres règlent nos crises : chaque geste de paix doit commencer par notre propre cohésion nationale.
Le geste entre Kagame et Ramaphosa ne doit pas être vu comme un danger, mais comme une alerte : celui qui reste divisé perd du poids dans la négociation. » Steve Ntama, Président Fondation Ntarro Fils
Alors que les peuples souffrent à l’Est, c’est à la RDC de faire entendre sa voix, avec fermeté, avec intelligence et avec unité.
Abudu Yawolo