Gratien Iracan et Nathanaël Onokomba dénoncent un « assassinat de la démocratie » après les propos de Félix Tshisekedi sur le dialogue

Les réactions fusent au sein de l’opposition congolaise après les déclarations du président Félix Tshisekedi, qui a affirmé que « seul lui peut initier le dialogue » et qu’aucune médiation étrangère n’était nécessaire pour les Congolais.
Gratien Iracan : « Le pouvoir vient d’assassiner la démocratie »
Le député national et opposant Gratien Iracan n’a pas mâché ses mots. Selon lui, en verrouillant le processus de dialogue, le pouvoir en place « vient d’assassiner la démocratie ».
« En affirmant que seul lui peut initier le dialogue, le Président Tshisekedi vient de démontrer qu’il est au-dessus du peuple, le privant ainsi de son droit. Il n’y a donc plus d’espace inclusif », a-t-il déclaré.
Nathanaël Onokomba : « Tshisekedi joue avec le temps »
Même tonalité du côté de Nathanaël Onokomba, cadre du parti PISTE, qui accuse le chef de l’État de manipuler le calendrier politique à son avantage.
« Le président Félix joue juste avec le temps. Il ne veut pas du dialogue maintenant, car pour lui, il faut que celui-ci lui accorde quelques années de plus à son mandat, comme ce fut le cas avec Kabila. Et c’est une chose que nous n’allons pas accepter ni tolérer », a-t-il averti
Il rappelle que l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, parrain de l’accord de Sun City en 2002, reste l’un des rares acteur encore vivants à maîtriser les subtilités des dialogues congolais.
« Dire que Doha ou Washington ne concernent pas le Congo est une contrevérité. Doha n’est pas une province du Congo, Washington n’est pas une ville congolaise, mais c’est bien là-bas que les accords récents ont été discutés et acclamés », a-t-il insisté.
Pour l’opposition, la position affichée par Félix Tshisekedi est la preuve qu’il « ne cherche pas l’intérêt du Congo mais la préservation de son pouvoir ».
« Le dialogue n’est pas une faveur du président au peuple, c’est plutôt la conséquence de son échec au pouvoir » tranche Nathanaël Onokomba.
L’opposition appelle ainsi à maintenir la pression et à refuser toute manœuvre qui viserait à prolonger le mandat actuel par le biais d’un dialogue verrouillé.
Abudu Yawolo