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Affaire MWANT JET : Quand l’entourage du Président bloque la justice et l’entrepreneuriat local

Depuis plusieurs semaines, le dossier MWANT JET SARL suscite une vive indignation dans les milieux économiques et judiciaires. Derrière cette affaire d’entreprise congolaise spécialisée dans le transport aérien, se cache une série de manœuvres politiques, de trafics d’influence et d’abus au nom du Chef de l’État, qui fragilisent non seulement une société nationale, mais aussi l’image de la justice congolaise.

Créée en 2018, la société MWANT JET SARL appartient à deux associés : Michael Yav Tshikung (40 %), aujourd’hui au centre du combat pour la survie de l’entreprise, et Mme Gueda Yav Amani (60 %). Après des années de conflit, suite à la mauvaise gestion de l’associé majoritaire, allant jusqu’à licencié son associé, qui était directeur financier. La justice avait désigné un administrateur provisoire pour rétablir la transparence et la continuité des activités.

Sous cette nouvelle gestion, la société a retrouvé sa licence, réparé ses avions et repris les vols commerciaux,…au point d’assurer des missions pour l’État congolais. Mais alors que la société commençait à se redresser, le dossier a soudainement pris une tournure politique.

Selon plusieurs sources concordantes proche du dossier, tout allait normalement jusqu’en mars-avril 2024, avant que le cabinet-conseil de Taylor Lubanga, Conseiller du Chef de l’État, et une grande institution judiciaire du pays ne s’impliquent dans le dossier. C’est à ce moment que la procédure a été détournée de son cadre commercial pour devenir un instrument de règlement de comptes, marqué par des pressions, trafics d’influence et instructions occultes.

Des décisions de justice contradictoires se sont multipliées, au mépris des textes et de la compétence des juridictions commerciales.
Le Parquet Général de Kinshasa/Matete, censé protéger les libertés et les entreprises nationales, avait immobilisé l’unique avion de MWANT JET le 15 septembre dernier à Bunia, alors qu’il était en pleine location commerciale.

Un mois plus tard, l’appareil reste cloué au sol à Kinshasa, privant l’entreprise de revenus et mettant en péril plus de 50 emplois directs et de nombreux emplois indirects.

Ironie du sort : celle qui réclamait jadis la dissolution de la société et avait soutenu à plusieurs reprises les rebelles Makenga, Naanga, Bisimwa de l’AFC/M23, Mme Gueda Yav, retrouve soudain de l’intérêt depuis que le redressement de l’entreprise a porté ses fruits.
Sous la supervision du deuxième administrateur provisoire nommé par le parquet, la société a prouvé qu’elle pouvait renaître et redevenir rentable. Mais cette réussite semble avoir réveillé des appétits et manipulations au sein de certains cercles proches du pouvoir, au point d’étouffer le fonctionnement de l’entreprise.

La question mérite d’être posée : la justice congolaise est elle malade ou est ce l’entourage du Chef de l’État qui la rend malade ?
De plus en plus de dossiers, de MWANT JET à Afriland First Bank, en passant par d’autres affaires sensibles, semblent suivre le même schéma : des personnes proche du Président Félix Tshisekedi invoquent le nom du Chef pour influencer la justice, orienter des décisions ou protéger des intérêts privés.

Le Président Félix Tshisekedi a pourtant fait de l’État de droit et de la promotion de l’entrepreneuriat congolais les piliers de son mandat. Mais comment cette vision peut-elle se réaliser si son entourage immédiat devient le premier obstacle ?

Aujourd’hui, la société MWANT JET SARL symbolisent le combat de nombreux entrepreneurs congolais : celui de résister face aux abus de pouvoir, aux pressions politique et à une justice manipulée au nom du Chef de l’État

Selon plusieurs voix appellent désormais le Président de la République à intervenir personnellement afin de :

faire cesser les interférences politico-judiciaires ;

rappeler à l’ordre les responsables qui utilisent son nom pour intimider la justice ;

et garantir un procès équitable devant les juridictions compétentes.

Parce qu’au-delà d’une entreprise, c’est la crédibilité de l’État de droit congolais, l’entrepreneuriat, et sa vision en générale qui se joue dans cette affaire.

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