Vote à Kinshasa : plusieurs électeurs de la commune de Kisenso n’ont pas retrouvé leurs noms sur les listes ( témoignage)
Ce mardi 20 décembre, les Congolais ont déferlé les centres de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) afin de remplir leur devoir civique, c’est-à-dire voter pour la 4ème fois de l’histoire de la République Démocratique du Congo.
Au-delà du dysfonctionnement des machines, constaté dans plusieurs bureaux des centres du quartier Kabila dans la commune Kisenso, plusieurs électeurs n’ont pas retrouvé leurs noms sur les listes placardés sur les murs. Trouvé au Lycée Julie Billiart, Monsieur Mbele Nsemi Guerschom, ex bourgmestre de la commune de Kisenso, qui peine à retrouver son nom, s’est abstenu de voter pour ne pas «cautionner la fraude», qui est «bien organisé».
«Je viens de vérifier sur les listes, mon nom n’est pas là, et pourtant j’étais enrôlé ici à Julie Billiart. Je suis allé chercher le duplicata on m’a dit qu’il n’y en a pas, j’arrive ici, on me dit non, ce n’est pas grave, ton nom n’est pas sur la liste mais tu peux voter après. Comment voter par après si mon nom n’est pas sur la liste ?», s’est-il interrogé, sueur dégoulinant son visage.
Cette procédure, estime-t-il, donne l’occasion à une personne de «venir voter plusieurs fois». L’ancien gestionnaire de la commune de Kisenso dit n’avoir pas voter, évitant de cautionner la fraude. «Je ne vote pas et je dénonce cela. Je repars, tout triste, tout malheureux, en constatant que effectivement la fraude est bien organisée !», décrie Mbele Nsemi.
Selon des électeurs qui se sont confiés à notre rédaction, la corruption est une réalité, et ce, en présence des éléments de la police. Ils affirment que certains candidats seraient de mèche avec quelques chefs de bureaux, dans le but de faciliter la fraude. À l’institut Mbungu, toujours au même quartier ( Kabila), plusieurs électeurs ont accusé les opérateurs de la CENI de n’avoir pas trempé les doigts des électeurs de Néron Mbungu dans l’encre indélébile pour leur permettre de voter par 2 ou 3 fois en faveur de ce candidat député national et ancien gouverneur de la ville de Kinshasa, plusieurs fois accusé de bourrage d’urnes et de possession des machines à voter aux élections de 2011 et 2018.
La Rédaction