SECURITE

Commémoration du GENOCOST : au-delà des souvenirs, Beni insiste sur la cessation des violences des ADF

La République Démocratique du Congo a marqué une journée solennelle dédiée à la mémoire des victimes du Génocide congolais, le 2 août, un rappel poignant des blessures encore ouvertes dans le pays.

La ville de Beni, particulièrement affectée par les violences des combattants des « Forces Démocratiques et Alliées » (ADF), a été au centre de cette commémoration.

Dès les premières heures de la journée, un « salongo » a eu lieu au cimetière de Masiani. Ce lieu de mémoire où reposent des centaines de victimes des atrocités, a été le cadre d’un hommage aux vies fauchées par la violence incessante.

Marche pacifique et un appel au monde

Après la cérémonie, les membres de la société civile se sont rassemblés pour une marche pacifique dans les rues de Beni. Cette initiative visait non seulement à rendre hommage aux victimes, mais aussi à dénoncer l’indifférence persistante de la Communauté Internationale face aux terribles violences que connaît la région. Les manifestants, porteurs de pancartes et de slogans percutants, ont réclamé justice et un engagement sérieux pour mettre fin aux massacres qui ont endeuillé la région depuis plus d’une décennie.

Voix de la société civile

Maître Paulin Muliro, l’un des organisateurs de cette commémoration, a exhorté le Gouvernement Congolais à ne pas minimiser la menace que représente l’ADF, décrivant ainsi ce groupe comme l’un des plus dangereux en RDC. Il a plaidé pour une mobilisation des autorités et de la Communauté Internationale afin de restaurer la sécurité et la paix dans la région.

John Kambale, rapporteur de la société civile coordination urbaine de Beni, a également partagé des suggestions pour remédier à l’insécurité. « Il est impératif que les Congolais se regroupent pour mettre un terme à ce génocide. La solidarité et l’action collective sont nécessaires », a-t-il affirmé.

Appel à l’Indemnisation

Les représentants des victimes ont également pris la parole pour exprimer leur détresse. Kakule Maseyi, porte-parole de l’association des victimes, a enjoint le Gouvernement et les ONG à prendre en main ce dossier. Il a demandé que les victimes soient recensées pour qu’elles puissent bénéficier d’une indemnisation, une démarche essentielle pour atténuer leur souffrance.

Une réalité à affronter

Malgré cette journée de souvenir, les violences des ADF continuent d’être une réalité tragique dans l’Est de la RDC. Depuis le début de l’année, la société civile rapporte que plus d’une centaine de civils sont tués dans la région de Beni, avec de nombreux dégâts matériels également notés lors des attaques dans les villages environnants. Le territoire de Lubero dans le Nord-Kivu, ainsi que le territoire d’Irumu dans la province de l’Ituri subissent les conséquences de cette violence sans fin.

Alors que le monde observe, les voix à Beni s’élèvent, implorant une prise de conscience et une action décisive pour mettre un terme à ce cycle de violence. La commémoration du Génocide congolais n’est pas seulement un acte de mémoire, mais également un appel urgent à la mobilisation pour un avenir sans terreur dans cette région meurtrie.

Pascal Nduyiri, correspondant à Beni

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