RDC : Daniel Ngoy Mulunda détenu au secret après son extradition controversée de Zambie
Daniel Ngoy Mulunda, ancien président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), se trouve actuellement en détention secrète à Kinshasa après avoir été exfiltré de Zambie par les services de sécurité congolais. L’information a été confirmée par l’ONG Justicia ASBL dans un communiqué publié ce lundi.
Selon le communiqué de l’organisation, Daniel Ngoy Mulunda a été « kidnappé » le 22 décembre 2024 en Zambie par les services de sécurité congolais, avant d’être transféré à Mbuji-Mayi, puis à Kinshasa. À son arrivée, il aurait été placé dans un cachot secret de l’état-major des renseignements militaires (ex-DEMIAP). L’ONG dénonce l’absence totale de communication avec sa famille ou ses avocats, une situation qu’elle qualifie de violation flagrante de ses droits fondamentaux.
Justicia ASBL critique vivement le rôle de la Zambie dans cette affaire, accusant le pays voisin d’avoir participé à une opération qu’elle qualifie de « dérive purement politique ». « La Zambie a ignoré que son droit à la vie est sérieusement compromis depuis que la RDC applique encore la peine de mort à l’encontre des opposants politiques », a déclaré Timothée Mbuya, président de Justicia ASBL.
Cette affaire intervient dans un climat politique déjà marqué par des tensions croissantes en RDC, où des opposants politiques dénoncent régulièrement des manœuvres visant à les museler. Daniel Ngoy Mulunda, personnalité controversée et ancien proche allié de l’ancien président Joseph Kabila, avait trouvé refuge en Zambie après avoir été accusé de diverses infractions par les autorités congolaises.
Justicia ASBL exige que les autorités congolaises révèlent le lieu de détention de Daniel Ngoy Mulunda et garantissent son droit à un procès équitable, tout en respectant les normes internationales en matière de droits humains. L’organisation appelle également la communauté internationale à intervenir pour faire pression sur les autorités congolaises et zambiennes afin de clarifier les circonstances de cet enlèvement.